15 ans après la réunion de Thessalonique entre l’Union européenne et les pays des Balkans occidentaux, à Sofia s’est déroulé un nouveau Sommet UE-Balkans occidentaux qui a réuni les plus grands leaders européens et sur lequel toute la région fondait de gros espoirs. De l’espoir, mais aussi une bonne dose de scepticisme, à cause de la présence du Kosovo dont l’indépendance n’est toujours pas reconnue par l’Espagne, la Grèce, Chypre, la Slovaquie et la Roumanie.
Au lendemain de ce sommet historique, les avis restent partagés. Les optimistes se félicitent du retour des Balkans occidentaux et de leur possible intégration dans l’agenda de l’Union européenne, alors que les sceptiques se disent déçus, puisque le thème de l’intégration des Balkans occidentaux a déjà été abordé il y a 15 ans, et qu’en 2018 la perspective européenne n’a pas été rattachée à des dates et paramètres concrets, même si certains pays de la région sont beaucoup plus avancés que d’autres sur leur chemin vers l’Europe. Effectivement, s’il faut parler de succès, ce dernier doit être recherché dans l’actualisation de la perspective européenne des Balkans occidentaux, après des années de gel de l’idée d’un possible élargissement de l’Europe. Et le sommet de Sofia a donné des garanties sur la présence de ce dossier dans l’ordre du jour européen. A ce propos, le chancelier autrichien, Sébastian Kurz a déclaré qu’en sa qualité de prochaine présidente du Conseil européen, à compter du 1er juillet, l'Autriche continuera à avancer sur ce dossier, la Croatie allant encore plus loin avec son intention d’organiser le prochain sommet UE-Balkans occidentaux en 2020.
Si des dates et délais concrets n’ont pas été fixés pour l’intégration européenne des Balkans occidentaux, c’est parce que tout dépend des pays concernés et de la rapidité à laquelle ils rempliront les conditions requises. Angela Merkel a été on ne peut plus claire à ce propos : Nous ne parlons pas aujourd’hui d’élargissement, il s’agit d’acter la perspective européenne des pays des Balkans occidentaux. Et même si, d’après elle, 2025 ne semble pas être un horizon réaliste pour l’adhésion de tous les pays de la région, tout est une question d’organisation et de critères et conditions à remplir, notamment la suprématie de la loi, les réformes judiciaires, la corruption et la criminalité organisée, les différends historiques et géographiques entres les différents pays.
Quoi qu’il en soit, il semble que les avis positifs l’emportent sur le scepticisme et finalement, nous pouvons dire que le sommet de Sofia a été un succès. A preuve, la déclaration du président du Conseil européen Donald Tusk qui a souligné qu’il ne voyait pas d’autre avenir pour les Balkans occidentaux que leur arrimage à l’Union européenne. Mais que beaucoup de travail doit être fait pour atteindre cet objectif. De son côté, le premier ministre bulgare Boyko Borissov a mis l’accent sur la signature de plusieurs accords, dont celui de la connexion gazière entre la Bulgarie et la Serbie. Et chaque leader européen est reparti avec une « idée derrière la tête » et avec la nette conscience que dans le contexte des gros problèmes géopolitiques actuels, l’Union européenne a pour seul salut son unité qui fait sa force.
Version française : Sonia Vasséva
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