Les élèves bulgares attendent impatiemment la rentrée scolaire – le 15 septembre, premier jour de classe en présentiel depuis le début de la pandémie du Covid-19 en raison de laquelle un état d’urgence avait été décrété en mars dernier. En même temps que la joie que les enfants éprouvent de rencontrer leurs camarades, un autre problème les tourmentent pourtant, qui prend de plus en plus de l’ampleur au cours des quelques dernières années – le harcèlement scolaire.

La violence physique et psychique fait malheureusement partie du quotidien des adolescents. D’après une étude effectuée par la fondation « Association Animus », plus de 80% des enfants en Bulgarie déclarent avoir fait l’objet de harcèlement à différentes étapes de leur enseignement à l’école. « La grande question qui se pose est de voir ce que nous pouvoir faire comme parents, comment réagir dans le but de protéger nos enfants » - déclare Maria Tchomarova- directrice de la fondation et d’ajouter : 

Le milieu scolaire s’est beaucoup mélangé avec le milieu virtuel. Les points de repère chez les enfants sont très relatifs, d’autant plus que la communication virtuelle l’emporte par rapport aux contacts réels. Le harcèlement s’est vite transféré des écoles dans les réseaux sociaux et vice-versa. Le problème est énorme car tout peut être dit à travers les réseaux sociaux – des mensonges, des calomnies, des insultes. A vrai dire, ce n’est guère facile pour les enfants modernes ! Je pense bien qu’il faudra dans un premier temps débattre du problème en famille et ensuite se tourner vers nous.

90% du problème ayant trait à la violence est de caractère psychique. Les élèves ont peur. Et plus ils ont peur, plus il est facile de les transformer en objet de violence. Il convient de souligner également que les victimes font souvent recours, en tant que mécanisme de défense, à une répétition inconsciente de la situation, leur idée étant d’essayer ainsi de faire face au problème. Un  enfant qui est déjà devenu l’objet de harcèlement scolaire se retrouve ensuite très facilement dans une situation similaire, même si ses parents décident qu’il change d’école. C’est la raison pour laquelle nous leur recommandons des consultations avec des spécialistes et non seulement un changement du milieu. 

Martina Ptatchkova a également fait l’objet d’un harcèlement scolaire mais elle réussit à surmonter le problème à l’aide de ses parents et….des arts martiaux.

Martina est ressortissante tchèque, elle est ambassadrice de bonne volonté de la République Tchèque. Elle essaye d’aider les jeunes gens qui se heurtent à ce type de problèmes qu’elle aussi, elle avait déjà rencontrés et surmontés. Pour pouvoir aider les autres, Martina a mis en place toute une méthodique destinée aux enfants qui sont victimes de harcèlement, qu’elle applique déjà avec succès dans son pays. Sa méthodique se fonde aussi bien sur un soutien psychologique que sur l’application de technique spéciale d’auto-défense. Il est très important d’être en bonne forme physique et de savoir comment réagir si une telle situation se crée ! – déclare Martina et d’ajouter : 

Nous apprenons aux enfants et aux femmes comment réagir dans des situations toutes différentes. Si par exemple on vous bouscule ou bien on vous renverse par terre, nous vous apprenons de quelle manière vous devez vous lever afin de ne pas se retrouver une nouvelle fois sous les coups de votre agresseur. Nous apprenons aux « victimes » du harcèlement différentes techniques qu’ils pourraient appliquer en cas de gifle, d’attaque frontale, ou bien de violence sexuelle. 

En Bulgarie Martine a rencontré des représentants de la fondation « Association Animus » et de la Municipalité de Sofia avec l’idée de populariser sa méthode de prévention de la violence et du harcèlement dans les écoles bulgares.

Photos : Pixabay, Vénéta Nikolova