Souvenez-vous, en 2018 la Commission européenne a proposé de mettre fin au passage incessant de l’heure d’été à l’heure d’hiver et inversement, prenant en compte la volonté exprimée de 4,6 millions de citoyens de l’UE ayant pris part à un sondage sur ce sujet. Elle a également reçu le soutien du Parlement européen, ce dernier votant par 410 voix "pour", 192 "contre" et 51 abstentions que les pays préférant rester à l’heure standard (c’est-à-dire l’heure d’hiver) pourraient changer l’heure pour la dernière fois le dernier dimanche d’octobre 2021. Comme vous l’avez sans doute remarqué, cela n’a pas été la dernière fois.

Nous sommes à présent en 2022 et fin octobre nous sommes une fois encore revenus une heure en arrière pour repasser à l’heure d’hiver. 48% des Bulgares souhaiteraient que la Bulgarie reste à l’heure d’hiver toute l’année et 32% préfèrent l’heure d’été d’après un sondage de l’institut Exacta de 2018. Les tenants de l’heure d’hiver sont les seniors et les habitants des petites localités, et les partisans de l’heure d’été sont les habitants de la capitale et des autres grandes villes.

Chaque pays de l’UE est censé décider de son propre chef s’il reste à l’heure d’hiver ou d’été. Jusque-là nous continuerons de changer l’heure deux fois par an.

"Les conséquences économiques du changement d’heure sont moins graves que celles qui impactent la santé des gens. Les troubles cardiovasculaires augmentent quand on change l’heure, 40-45% des citoyens européens souffrent d’insomnies et il leur faut un mois pour s’adapter", note l’eurodéputé PPE Emil Radev de GERB. "Le besoin de s’adapter au changement d’heure influence aussi la productivité. Nous devons donc repenser ce changement, car ses bénéfices sont bien moins que ses effets nocifs. Il ne faut faire aucun compromis sur la santé."

Le changement d’heure deux fois par an a des séquelles pour l’organisme humain, la fatigue et le manque de sommeil étant les plus répandues. Des cardiologues affirment que le changement d’heure augmente le nombre des infarctus, causés notamment par l’insomnie. Le manque chronique de sommeil peut également provoquer des cas d’obésité et des maladies cardiovasculaires.

"Certaines personnes sont plus susceptibles à la dépression lors du changement des saisons et du passage à l’heure d’hiver, parce que la lumière solaire est directement liée à l’hormone du bonheur – la sérotonine et en hiver il y a moins de soleil", indique la neurologue Diana Detchovska. "Dans ces cas-là on manque d’entrain, de tonus, d’envie de faire quoi que ce soit. Ce type de dépression déclenche souvent un besoin irrépressible de manger et peut provoquer l’obésité et les risques qui en découlent", explique la docteure Detchovska, citée par l’agence BTA.

L’alimentation saine, l’hydratation de l’organisme, la bonne qualité du sommeil, l’activité physique et si possible plus de temps sous les rayons du soleil nous aideront à mieux surmonter les effets du changement d’heure.

Est-ce que nous cesserons de changer l’heure deux fois par an et quand ? Pour que les débats sur le sujet se poursuivent au niveau de l’UE, il faut qu’il soit mis à l’ordre du jour par le pays qui assure la présidence tournante de l’UE. Un tel débat a eu lieu le plus récemment pendant le second semestre de 2019 durant la présidence finlandaise.

Version française : Christo Popov