Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

Bansko - l’Église de la Sainte-Trinité

Photo: BGNES
Pendant la Renaissance bulgare, l'époque située entre le milieu du 18e siècle et la Libération de la Bulgarie du joug ottoman en 1878, la ville de Bansko était un centre spirituel, révolutionnaire et culturel. Aujourd’hui c’est une station de montagne de renom. Située au Sud-Ouest de la Bulgarie, aux pieds de la montagne de Pirin, la ville est entourée par des dizaines de sources naturelles d’eau minérale chaude. Les flancs de la montagne nous proposent de nombreux circuits touristiques et des paysages pittoresques extrêmement beaux. Bansko est le point de départ vers une piste de ski 16 km de long, illuminée la nuit et d’une couverture de neige garantie. Ça c’est pour l’hiver. L’été et l’automne ici sont consacrés à une multitude d’événements culturels, parmi lesquels le plus connu est le Festival international de Jazz.

© Photo: Albéna Bézovska


Le seul endroit d’où on peut voir la ville entière s’étaler devant nous, dans toutes les directions, est le clocher avec l’horloge. Il s’élève dans la cour du complexe la Sainte-Trinité. Cette tour remarquable, qui est le symbole de la ville, est construite en 1850, et le mécanisme de l’horloge est posé en 1865. L’église, ayant donné le nom du complexe, est encore plus ancienne. Elle est consacrée en 1835, tandis que le début de la construction commence deux ans plus tôt. La Sainte-Trinité est un des plus grands temples orthodoxes des Balkans. A l’époque la Bulgarie est sous le joug ottoman. La construction de temples orthodoxes obtient la permission uniquement sur des lieux où il y a eu déjà auparavant des édifices de culte ou des sanctuaires, et cela à une seule condition – le point le plus élevé de l’édifice ne doit pas être plus grand qu'un homme monté sur un cheval.

© Photo: BGNES

 

Les habitants de Bansko voulaient énormément avoir une nouvelle église. L’ancienne, qui existe encore aujourd’hui, était alors loin de la ville. Lazar Guerman – riche commerçant et maire de Bansko à cette époque-là, était le plus obsédé par cette idée. Selon les récits des gens du coin, il avait enfoui, avec un ami, une croix, une icône et autres objets religieux dans son jardin. Le père Lazko, comme on l’appelait avec respect, a demandé à une femme âgée de faire semblant d’avoir “rêvé”, qu’il y a eu autrefois un temple sur cet endroit. Elle a fait savoir son rêve, des représentants de la municipalité et du pouvoir turc sont allés voir sur place, ils ont découvert les signes et ont écrit une lettre-requête, adressée au gouverneur général. Le père Lazko a récolté de l’argent des fortunés et il a ordonné de préparer des dons riches pour l’épouse et le fils du gouverneur général. Ce dernier a été très touché par le respect des habitants de Bansko et il a signé le permis de construction. Voici la continuation de cette histoire, que nous raconte Hristo Boïtchine, le bedeau de l’Église de la Sainte-Trinité:

“Pour pouvoir bâtir cette grande église, nos concitoyens devaient agir de manière diplomatique. Le permis obtenu était pour la construction d’une petite chapelle. Mais ils ont choisi la bonne tactique – d’abord ils ont construit la haute clôture de pierres et puis ont commencé les travaux de bêchage des fondements. Et chaque nuit ils élargissaient petit à petit le fossé. Le père Lazko a eu l’idée de creuser dans la pierre, juste au-dessus de la porte d’entrée du temple, les croissants - symboles de l’Islam.

© Photo: Albéna Bézovska

Le croissant, symbole de l'Islam 

“Et il a été très clairvoyant” - continue Hristo. - “Quand les représentants du pouvoirs arrivent sur place, ils ordonnent d’abord de raser l’église. Mais lorsqu’ils ont vu les croissants, ils ont enlevé leurs fez (ces petits chapeaux coniques rouges que portaient les Turcs) et se sont inclinés. Ainsi l’église a été sauvée.”

Le travail volontaire continue. Le toit de l’édifice élevé prend beaucoup de temps. Toute l’architecture est conçue de manière, que le temple semble plus petit. Mais le sentiment est imaginaire. La voûte dans son point le plus élevé est de 20 m, la longueur de l’édifice est de 44 m et la largeur – 24 m. Les fresques sont élaborées par des peintres, représentants de l’Ecole de Débar. Les icônes sont dessinées par les célèbres maîtres de l’Ecole de Bansko Dimitar et Siméon Molérov. Vélyan Ognev a dessiné sur le plafond un ciel étoilé avec des nuages et des anges passants. La chaire est de même décorée de dessins stylisés.

Si vous passez par Bansko, vous allez entendre sans aucun doute les voix des quatre cloches. Elles ont été fondues par les frères Véléganov 60 ans après la construction de l’église.

© Photo: Albéna Bézovska


Version française : Sia Karaguiozova

По публикацията работи: Albéna Bézovska


Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Le Musée de l’Art Thrace dans les Rhodopes orientales, 10 ans déjà…

En 2000 l’équipe de l’archéologue Gueorgui Kitov vit un moment d’émotion intense. Au lieu-dit Rochava chouka (cime ébouriffée) du village Alexandrovo, région de Haskovo, les archéologues mettent à jour un tombeau thrace datant du 4e siècle..

Publié le 18/05/19 à 08:20

La mosquée Tombul fait peau neuve en restant fidèle à ses origines

Choumen est la ville emblématique de la Renaissance bulgare (fin 18 e – début 19 e s), un grand centre culturel et spirituel où l’on ressent toujours l’esprit de cette époque. La rue pavée du nom du Tzar-Libérateur qui mène à la mosquée..

Publié le 27/02/18 à 11:25

Le monastère d’Etropolé – un siècle de lumières

L’histoire séculaire du monastère d’Etropolé « La Sainte Trinité », appelé aussi « Varovitets » conserve les pages lumineuses de notre culture et écriture, remplies par de talentueux artistes. Il y a cent ans ici a été créée et s’est..

Publié le 29/10/17 à 08:15