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L’année commence avec la grogne des cultivateurs de tabac

Photo: Photo: BТА
Les fêtes de fin d’année viennent tout juste de se terminer et nous voilà témoins de la première grogne sociale de la nouvelle année – celle des cultivateurs de tabac qui, le 6 janvier, ont bloqué la route de Harmanli (en Bulgarie du Sud) menant vers la frontière avec la Turquie.

Leur mécontentement a été provoqué par le retard de la campagne d’achat du tabac oriental et les prix trop bas avec lesquels elle a débuté. Selon le président de l’Association nationale des cultivateurs de tabac en Bulgarie Tsvétan Filev, en Grèce le tabac oriental de la variété Basmi est racheté à des prix deux fois plus élevés qu’en Bulgarie.

Les sociétés qui achètent le tabac ont expliqué le retardement avec les températures trop élevées cet hiver qui représentent un risque pour la qualité de la matière première lors du paquetage. Le même problème existe pour le stockage chez les producteurs. Ces derniers ont même soupçonné les acheteurs que de cette manière ils voulaient faire baisser la qualité pour casser ensuite les prix. Car cette année la récolte a été très bonne et l’automne sec - idéal pour le séchage du tabac. D’où sa très bonne qualité.
Les deux principales revendications des manifestants sont de commencer d’urgence l’achat du tabac oriental et de préserver les prix au niveau de l’année dernière. Ils veulent encore réglementer leurs relations avec les commerçants dans trois directions : déterminer le début et la fin de la campagne d’achat, garantir des prix d’achat minimum et rémunérer leur travail à temps et selon les standards de qualité.

D’ailleurs, une réglementation pareille existait jusqu’en 2011, quand le marché du tabac a été libéralisé suite à des modifications de la Loi sur le tabac. Le Mouvement des Droits et des Libertés soutient évidemment la protestation des producteurs de cette culture car son électorat représente la principale main d’œuvre du secteur. Et il a promis de revenir très prochainement à cette réglementation. Son leader Lutvi Mestan provient lui-même d’une famille de cultivateurs de tabac.

Selon les données du Mouvement des Droits et des Libertés, la culture du tabac est le gagne-pain de plus de 100 000 familles dans les régions de montagne, et surtout dans les Rhodopes, dont la majorité sont de la communauté turque. Et ces dernières années ce gagne-pain a toujours été un casse-tête pour les gouvernements bulgares. L’UE ne soutient pas le développement de cette culture, finalement nocive pour la santé, et elle n’alloue pas de subventions. Les autorités bulgares arrivent encore, avec beaucoup d’efforts à obtenir l'autorisation de Bruxelles pour continuer à aider la filière avec des moyens du budget. Et dans ce sens, l’année 2014 sera très généreuse, car le cabinet a prévu 20% de plus de moyens pour les cultivateurs de tabac par rapport à l’année dernière, soit 50 millions d’euros.

En Bulgarie on cultive le tabac dans les régions de montagne et sur des sols où rien d’autre ne pousse ou plutôt rien d’autre qui puisse rapporter suffisamment de revenus. Toutes les tentatives jusqu’à présent de remplacer le tabac par d’autres cultures – herbes médicinales, olives, mandarines et beaucoup d’autres, n’ont rien donné. On essaye aussi d’y développer l’écotourisme et l’agriculture bio. Mais pour nombre de familles, même des villages entiers dans les Rhodopes, le travail du tabac est une   tradition ancestrale et il est très difficile de le remplacer.

Version française: Sia Karaguiozova
karaguiozova@bnr.bg

По публикацията работи: Maria Dimitrova-Pichot


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