Le sujet nous est suggère par André Biot de Belgique qui nous demande si les Bulgares peuvent aller dans les bois et abattre eux-mêmes des volumes définis de bois de chauffage. Disons pour commencer qu’environ un quart de la population bulgare se chauffe au bois, les autres préférant pour une raison ou une autre l’électricité, le charbon, le gaz ou le chauffage central. Ajoutons aussi que la Bulgarie, étant un pays de la péninsule des Balkans, est par définition un pays montagneux, donc disposant de pas mal de bois et forêts. En effet, 37% du territoire sont recouverts de massifs verts soit 4 millions 138 mille et 146 ha. 76,4% des forêts dans le pays appartiennent à l’Etat, 12,2% aux communes et 11% à des particuliers. Les réserves de bois se montent à 642 millions de mètres cubes. La part des forêts de feuillus est de 68% des espaces boisés. Les espèces les plus répandues sont le chêne, le hêtre et les charmes. Les conifères occupent le reste des territoires forestiers.

Voila pour le contexte dans lequel on pourrait mieux repondre à votre question, cher ami. Toutes ces forêts, appartenant à l’Etat dans leur majorité comme je viens de le dire, sont sous la houlette de l’Agence nationale des forêts et de ses exploitations forestières régionales à travers le pays. Ces structures sont responsables de tout ce qui concerne les forêts y compris de l’abattage et de la vente de bois de chauffage. C’est pour dire que si on veut s’approvisionner en bois de chauffage, on devra s’adresser à l’exploitation forestiere de la région où on habite. Cette exploitation pourra vous vendre du bois déjà coupé ou bien vous indiquer où et quels arbres vous serez autoriséà abattre vous-même. Dans ce cas cependant on a le problème du transport car normalement il s’agit de forêts et de sites qui ne sont pas très facilement accessibles à pied ou en voiture. En plus de cela il faudra transporter le bois jusqu’à chez soi et tout cela exige parfois et même très souvent des moyens techniques appropriés qui ne sont pas disponibles pour tout le monde. Voilàpourquoi les Bulgares profitent assez rarement de la possibilité qui leur est en théorie donnée de couper et de transporter eux-mêmes leurs bois de chauffage. Et ce malgrè le fait que dans ce cas précis, les prix du stère sont les plus bas, une vingtaine d’euros approximativement. Mais il s’agit de prix à la source, n’est-ce-pas, auxquels il faudra ajouter les frais de transports. La grande majorité des Bulgares qui se chauffent au bois s’approvisionnent chez des firmes privées qui ont été autorisées par l’exploitation forestière compétente à couper du bois en quantités et sur des sites détereminés par les sylviculteurs et ensuite à le revendre aux consommateurs. Elles se chargent également de transporter le volume de bois payé jusqu’à l’adresse du client. Le prix du stère varie selon les régions et les espèces de bois mais en règle générale tourne autour des 30-35 euros, pour atteindre les 50 euros à Sofia car le bois dans ce cas fait figure de luxe pour les cheminées plus ou moins decoratives des sofiotes aisés et gâtés par le chauffage central.

Le système des enchères n’existe pas en Bulgarie. Les exploitations forestières ont des prix plus ou moins fixes selon l’espèce de bois dont il s’agit. Quant aux distributeurs, ils pratiquent des prix qui sont déterminés par le marché, c’est-à-dire par l’offre et la demande.

Voilà, c'était à peu prés tout sur votre question, cher M. Biot. J'espère que notre réponse vous a satisfait. Nous restons à votre disposition pour de nouvelles explications, si nécessaire.