Pourquoi ne pas recycler au lieu de continuer à produire des métaux précieux.
L’extraction des minerais a été toujours une activité qui cache beaucoup de risques pour l’environnement. Les adeptes du développement durable de la planète suggèrent une approche différente. Pourquoi continuer à extraire des ressources minérales épuisables du moment où on est en mesure de les extraire des déchets industriels. Signalons à ce titre que seulement dans les portables qui ne sont plus utilisés il y a 40 éléments chimiques précieux – surtout du cuivre, mais également des métaux spéciaux comme l’étain, le cobalt, l’indium, l’antimoine ou bien les métaux précieux argent, or, palladium. Les montagnes de portables et autres gadgets électroniques jetés aux déchets ne sont-elles pas une mine d’or qui mérite notre attention ?»
Les mines absorbent deux autres ressources également – les terres arables et l’eau
Dans les régions où on extrait des minerais, les mines sont en concurrence avec les autochtones par rapport à l’utilisation des terres arables et des sources d’eau. L’époque communiste nous a laissé des exemples frappants de destruction de terres arables, comme par exemple dans le bassin houiller de Maritsa au centre de la plaine de la Thrace, nous rappelle Dragomira Raeva de l’association écologique Pour la terre. Le conflit par rapport aux ressources d’eau est encore plus grave car les mines sont un grand consommateur d’eau. Ce problème se pose au niveau de la future mine d’or d’une compagnie canadienne à Ada tépé près de la ville de Kroumovgrad dans les Rhodopes orientales.
«Dans une région où la sécheresse est un phénomène fréquent en été, fonctionnera une compagnie qui utilisera des quantités énormes d’eau, nous annonce Dragomira Raeva. Cela menace la sécurité de la population et son approvisionnement en eau potable et pour l’irrigation ».
Les décharges de résidus miniers sont le plus grand problème des mines en Bulgarie
L’énorme quantité de résidus qui sont liés à la production et à la transformation des minerais pose de graves problèmes. Les derniers chiffres annoncés par Eurostat pour 2008 nous apprennent que la Bulgarie est le pays qui a produit la plus grande quantité de résidus miniers – 150 mille tonnes, remarque Mme Raeva. Outre les résidus solides qui une fois purifiés des substances dangereuses peuvent être utilisés dans le BTP, ce sont les décharges de résidus liquides qui sont les plus grands pollueurs. Ces énormes lacs pleins d’eaux résiduelles contiennent un cocktail de métaux lourds et de substances toxiques. Ce problème est hérité du passé mais cela est bien souvent une excuse pour ne rien faire de la part des actuels propriétaires également. Tel est le cas des mines de cuivre de Panagurichté et leurs résidus miniers cachent le risque de polluer l’air, le sol et les eaux.
« Dans la masse rocheuse elle-même du gisement d’or d’Ada tépé près de Kroumovgrad il y a de grandes quantités d’arsenic, nous explique Mme Raeva. Après avoir extrait cette masse et l’avoir broyée, elle reste sous le soleil en plein air et en contact avec l’eau. Cela fait que l’arsenic toxique peut pénétrer dans le sol, dans les rivières et provoquer une grande pollution dans toute la région ».
Les cyanures – une bataille déjà gagnée
La Bulgarie pourrait se vanter d’un des plus grands gisements d’or en Europe. De tels gisements le pays en a eu dans le passé également pour ne mentionner que les Thraces dont les trésors sont aujourd’hui révélés par les archéologues. Mais l’or de ces gisements est accompagné de grandes quantités d’arsenic. La coalition d’organisations écologiques La Bulgarie sans cyanures a déjà sur son compte une importante bataille gagnée. En effet, il n’a pas été permis aux compagnies d’exploitation d’appliquer la technologie la plus effective pour la transformation du minerai d’or – à l’aide de composés de cyanure. Car les grandes quantités d’arsenic dans le minerai, mélangés aux cyanures, auraient représenté une menace grave pour la santé de la population. La bataille avec la compagnie canadienne qui a essayé d’utiliser une technologie aux cyanures pour le traitement du minerai d’or à Tchelopetch, a été longue et pénible. Mais elle a abouti sur une décision de la compagnie de ne pas transformer le minerai en Bulgarie mais de l’exporter en Namibie. La forte opposition publique à la technologie aux cyanures a finalement conduit la compagnie à l’abandonner également par rapport à la future mine d’Ada tépé. En fait, le tépé, c’est-à-dire la colline elle-même, disparaîtra après le coup de départ de l’exploitation minière.
Afin d’aboutir à des solutions plus durables, la coalition écologique La Bulgarie sans cyanures et le parti politique Les Verts revendiquent une interdiction législative de la technologie aux cyanures dans les mines en Bulgarie et dans l’Union européenne également.
« Selon la Commission européenne, les standards écologiques existants garantissent que l’utilisation de cyanures dans l’industrie minière épargnera l’environnement et la santé humaine, nous dit Mme Raeva. Mais alors on pourrait poser la question de savoir ce qui va se passer en cas d’accident qui arrivera tôt ou tard. On se souvient toujours de l’accident en 2000 dans la mine roumaine de la ville de Baya Mare. Le débordement de la décharge de résidus miniers liquides a pollué de nombreuses rivières roumaines et la marée noire a même atteint le Danube où elle a intoxiqué des tonnes de poisson et a inondé de boue polluée des terres arables près des rivières en Hongrie, en Roumanie et je crois même en Serbie ».
Le contrôle et de nouveau le contrôle
Comme dans beaucoup d’autres domaines de la vie dans notre pays, la grande faiblesse de l’industrie minière est au niveau du contrôle, affirment les écolos. Mais même dans la Loi sur les ressources minérales il y a des problèmes car selon la Commission européenne cette loi ne reflète pas correctement toutes les exigences de la directive européenne sur la gestion des résidus miniers. La Commission a lancé une procédure de sanctions contre notre pays pour des lacunes au niveau de l’application de cette réglementation européenne.
Version française : Vladimir Sabev
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