Il fut un temps où la Bulgarie a été le quatrième producteur d’uranium en Europe et un des huit pays au monde à posséder son propre combustible nucléaire pour la centrale construite dans la ville de Kozlodouy.Mais pourquoi ces résultats sont-ils conjugués au passé ?
La réponse date de 1992, l’année où le secteur de l’extraction d’uranium a été condamné. Aujourd’hui, 22 ans plus tard, le gouvernement bulgare veut relancer l’extraction d’uranium d’ici la fin de l’année. Les motifs : des compagnies d’envergure internationale ont manifesté leur intérêt d’investir et « sur fond d’une renaissance de l’énergie nucléaire dans le monde entier, de plus en plus d’entreprises s’intéressent aux gisements d’uranium en Bulgarie », affirmait il y a quelques jours le ministre de l’Énergie, Dragomir Stoïnev devant les députés bulgares. Voilà comment le sujet est revenu à l’ordre du jour de la société bulgare.
Mais comment procéder à cette relance 22 ans plus tard sachant que toutes les mines d’uranium, 48 au total, sont fermées. Selon les évaluations des spécialistes, les réserves d’uranium en Bulgarie sont estimées à quelque 20 000 tonnes et pourraient alimenter la centrale nucléaire de Kozlodouy pendant les 20 ans à venir. Toujours est-il que le retour à la vie du secteur nécessitera environ 1,5 milliards d’euros d’investissements. Sans oublier bien sûr les réactions des militants de la protection de la nature.
Il semble que les investissements dans le secteur valent la peine vu le nombre des candidats : 32 compagnies bulgares et étrangères. Nul ne conteste le fait que l’énergie nucléaire bulgare va gagner en matière d’indépendance et de coût si notre pays produit de l’uranium.
À l’échelle mondiale, la Bulgarie est l’un des rares pays à avoir une centrale nucléaire et ses propres réserves d’uranium. Seuls 25 pays exploitent l’uranium et 30 pays en sont les demandeurs. 143 centrales nucléaires sont actuellement en service en Europe mais une petite partie est alimentée de ses propres réserves. Selon les données de l’Association nucléaire mondiale, 30 % de l’énergie produite en Bulgarie, Belgique, Japon, Corée du Sud, Suède, Suisse et Finlande provient d’uranium.
L’idée de relancer l’extraction de l’uranium doit donc faire l’objet d’une analyse pour évaluer les atouts et les inconvénients car d’une part, il y a le risque de pollution, d’autre part l’effet économique et financier n’est pas négligeable. Ce mois les scientifiques bulgares vont se réunir pour tenter de répondre à la question sur les risques et les perspectives de la résurrection de l’extraction d’uranium, 22 ans après sa mort.
Version française : Krassimir Koprivenski
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