Ces derniers jours les événements politiques en Bulgarie évoluent de manière fulgurante et contradictoire. Après la surprise provoquée par le Mouvement des droits et libertés (MDL) la semaine dernière quand il s’est déclaré pour des élections anticipées, hier nous avons été de nouveau surpris, cette fois-ci par le discours de Serguei Stanichev, le leader du PS bulgare, le parti titulaire du mandat, qui a appelé à la démission du cabinet et à des élections législatives anticipées jusqu’à la fin juillet. Un délai qui pose des questions, non seulement parce que la période est très courte. Il y a quelques jours seulement, les socialistes étaient opposés à la tenue d'élections immédiates et considéraient que dans le cadre de cette session parlementaire ils pouvaient effectuer plusieurs amendements législatifs.
Le chef des socialistes avait même l’intention de tenir des consultations sur les élections anticipées avec les partis parlementaires et extraparlementaires. Mais le président Rossen Plevnéliev a pris les devants en convoquant une réunion extraordinaire du Conseil consultatif à la sécurité nationale sur ce sujet. Apparemment pour le chef de l’Etat les élections anticipées sont devenues une question de sécurité nationale, car, selon lui, la situation dans le pays est imprévisible, et dans les conditions de crise politique et parlementaire grave les leaders politiques s’échangent à travers les médias des répliques assez contradictoires. D’après le président, il ne s’agit pas uniquement de la date des élections, non plus d’une date qui serait avantageuse pour certains leaders de partis.
La tradition de changer les règles électorales juste avant le scrutin sera maintenue cette année encore. A la fin de la semaine le parlement va probablement examiner la demande du président de référendum sur le système électoral. Une idée que le chef de l’Etat avait lancée encore à la fin du mois de janvier. Est-ce qu’il faut introduire le vote obligatoire, élire une partie des députés par le vote majoritaire, est-ce qu’on pourra voter à distance via internet ? – Toute une série de questions dont les législateurs doivent décider maintenant. Mais depuis janvier, les attitudes des partis politiques quant au référendum ont changé. Au début de l’année, la proposition de référendum était soutenue par le parti GERB, tandis que les partis au pouvoir, le PSB et le MDL, y étaient catégoriquement opposés. Maintenant, avec les tensions entre ces deux derniers, qui étaient jusqu’à hier partenaires dans le gouvernement, le PSB est désormais pour le vote obligatoire qui est loin d’être favorable au MDL.
Mais qu’en est-il du premier ministre Plamen Orécharski ? Pour l’instant il reste totalement muet. La situation pré-électorale dans le pays est telle, qu’elle suscite plus de questions que de réponses. Ce qui est clair, c’est qu’après une année douloureuse et controversée, ce gouvernement s’en va. Un deuxième gouvernement consécutif qui ne remplit pas son mandat.
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