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L’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie, premier pas vers le rêve européen

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Le Président de la Commission européenne Jose Barroso, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le président ukrainien Petro Porochenko et les premiers ministres de Géorgie et de Moldavie – Irakli Garibachvili et Iurie Leancă lors de la signature de l’accord d’association avec l’UE
Photo: BTA

À Bruxelles trois anciennes républiques soviétiques ont signé un accord d’association avec l’UE, assorti d’un accord sur la mise en place d’une zone de libre-échange approfondie et globale.

"C'est un grand jour pour l'Europe (...) L'Union européenne se tient à vos côtés, aujourd'hui plus que jamais", a déclaré le président du Conseil européen Herman Van Rompuy avant que le président ukrainien Petro Porochenko et les premiers ministres de Géorgie et de Moldavie – Irakli Garibachvili et Iurie Leancă officialisent avec leurs signatures le premier pas vers leur rêve européen.

Mais l’Ukraine a payé le prix le plus élevé possible pour son rêve. L’accord d’association est devenu la pomme de discorde pour la société ukrainienne, après le refus du précédent président Viktor Ianoukovytch de signer un tel accord à la fin de l’année dernière à Vilnius. Dès ce moment la Russie en la personne du président Vladimir Poutineavait mis en garde que cela équivaut à une confrontation commerciale et avait proposé comme alternative 15 milliards de dollars d’aide plus des prix bas pour le gaz. Il s’en est suivi une radicalisation des manifestations de l’opposition sur l’« Euromaïdan » devenu célèbre à Kiev, des échanges de tirs dans les rues, un renversement du pouvoir à l’intérieur du Parti des régions de Ianoukovytch et sa destitution du poste de président par la Rada suprême. Depuis l’Ukraine est en proie à une crise sans précédent avec des référendums séparatistes et une guérilla menée dans les régions russophones de l’Est. Malgré cela l’accord d’association a été signé en grande pompe et qualifié d’« historique » aussi bien par Porochenko que par les leaders européens. La réponse de Moscou a été immédiate : « La Russie prendra des mesures pour la protection de son économie », a averti Dmitri Peskov, porte-parole du président Poutine. 

L’accord d’association ainsi signé est une très bonne nouvelle pour notre pays, a dit dans une interview pour Radio Bulgarie le politologue Vladimir Shopov:

« Tout d’abord, parce que si tout le processus d’européisation des États voisins de la Bulgarie avance plus vite, ce sera mieux pour nous-mêmes, poursuit Vladimir Shopov. Les risques pour notre sécurité sont réduits, la base institutionnelle, législative est synchronisée c.-à-d. il y a davantage de possibilités pour des relations bilatérales. Pour moi l’accord avec l’Ukraine est en particulier une bonne nouvelle, parce que les ambitions de créer, surtout en direction du Vieux continent, une Union eurasiatique réellement opérationnelle sont dans une grande mesure remises en cause. La manière, dont elle est conçue n’a rien à voir avec la coopération institutionnelle politique et économique moderne. Je ne vois personnellement que des nouvelles positives. N’oublions pas qu’en Ukraine et en Moldavie il y a d’importantes diasporas bulgares. Pour moi c’est un pas de plus et une occasion de placer nos relations avec ces États sur une base plus solide et plus européenne. »

« La Bulgarie ne gagne pas grande chose dans toute cette situation, parce que pendant longtemps elle ne considérait pas ces États comme des partenaires stratégiques », c’est l’avis de l’autre commentateur que nous avons interrogé – le politologue docteur Ivan Natchev:

« D’une certaine manière elle était enfermée dans les Balkans, poursuit Ivan Natchev. Elle regardait vers la Macédoine et la Turquie, qui sont des candidates potentielles pour l’adhésion à l’UE et aussi vers les Balkans occidentaux. Mais ils se trouvent sous une autre influence géopolitique. Ceci a eu un impact sur la politique étrangère de la Bulgarie. Elle regarde vers la Moldavie et vers l’Ukraine seulement dans la mesure, où sur place il y a une population bulgare. Nous ne pouvons que très difficilement y gagner quoi que ce soit. Bien sûr, dans le processus d’association, tout de même ces accords restent en vigueur pendant au moins une dizaine d’années, nous pouvons développer des relations commerciales. Mais là aussi c’est assez incertain, parce que la question reste de savoir qu’est-ce qu’on va exporter, de quoi ces économies ont-elles besoin. Malheureusement la Bulgarie a perdu encore une chose. Nous sommes le seul pays-membre de l’UE, qui utilise le cyrillique en tant qu’alphabet. Elle aurait pu être un intermédiaire, jouer un rôle de premier plan par rapport à ces États, qui utilisent le cyrillique en dehors de l’UE. Pour que ce lien culturel, qui est millénaire, puisse être utilisé et dans un certain sens pour qu’elle puisse avoir certaines positions. La Bulgarie aurait pu être également un intermédiaire dans les relations entre l’UE et la Russie. Oui, elles ont des relations assez tendues en ce moment, mais le partenaire stratégique le plus proche dans cette région c’est uniquement la Russie. En ce sens, aussi tendues soient-elles, elles s’amélioreront tôt ou tard, parce qu’il y a une interdépendance. Quand on parle de marchés c’est bien que les États soient en concurrence entre eux, mais aussi qu’ils s’aident les uns les autres. Tôt ou tard, ces processus conduiront à une européisation de la Russie. C’est un État immense aux ressources immenses, qui ne doivent pas être sous-estimées, surtout dans la situation du XXIème siècle, quand premièrement les économies sont énergivores et deuxièmement – des ressources sont nécessaires, pour que ces économies puissent se développer ».

Version française : Tsvetan Nikolov



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