La semaine dernière a rappelé aux Bulgares le poème dramatique et triste "La Grêle" du grand poète Péyo Yavorov. Les ouragans ravageurs et les grêles meurtrières, surtout dans la capitale Sofia mais également dans d’autres villes du pays, posent des questions sérieuses concernant l’aptitude et la capacité des autorités à offrir du soutien et de l’aide dans le cas de désastres naturels de ce genre. Mais que s’est-il passé en fait à Sofia le 8 juillet dernier? Un lourd et énorme nuage de plus de 10 km a déversé en l’espace de 15 minutes sur la capitale bulgare des centaines de mètres cubes de glace. Les glaçons de la grandeur d’une noix ou d’une petite pomme volaient partout à une vitesse de 80-100km/h en brisant des vitres, des vitrines, des pare-brises de voitures et en perçant les toits des véhicules. Des arbres cassés en deux et des branches brisées ont vite bouché les égouts en inondant les rues. Le cataclysme a coûté la vie à un homme âgé qui est mort tué par un arbre qui s’est abattu sur lui dans le parc public de Sofia. Il est sûr qu’on est incapable de s’opposer à la nature et qu’il était impossible d’éviter la catastrophe naturelle. Mais n’était-il pas possible d’alarmer à temps les gens et de limiter de cette manière les dégâts? La météo avait averti sur la possibilité de grêles et de tempêtes pendant cette semaine mais personne ne s’attendait à ce qu’elles soient aussi fortes. Les autorités locales n’ont pas fait non plus beaucoup d’attention à ces avertissements. L’énorme nuage de grêle est venu de Serbie. L’agence bulgare de lutte avec les grêles dans les régions agricoles a expliqué par la suite qu’il lui est interdit d’opérer dans des régions urbaines bien qu’elle avait repéré l’orage 8 minutes avant que la grêle ne s’abatte sur Sofia. Cette information a été utilisée par l’agence pour ses propres affaires concernant les champs agricoles. D’autre part, cette agence affirme qu’elle n’a pas le devoir d’avertir les populations et qu’elle n’avait retransmis ses infos qu’aux forces aériennes e à la protection civile. Celle-ci cependant affirme qu’elle a besoin d’au moins 15 minutes pour déclencher les sirènes du système d’alerte. Bref, aucune des institutions officielles concernées ne semble en mesure d’alarmer les citoyens en cas de sinistre naturel. Après les inondations meurtrières dans le quartier d’Asparoukhovo de la ville de Varna au bord de la mer Noire à la suite desquelles une douzaine de personnes ont perdu la vie, on se dresse une seconde fois face à l’incapacité de l’Etat d’être à la hauteur de ses responsabilités et ce en l’espace seulement d’un mois, a souligné un quotidien bulgare.C’est pour cela que la question de savoir comment ont été dépensés près de 20 millions euros destinés à la mise en place du système du ministère de l’Intérieur d’alerte précoce qui semble n’avoir jamais été utilisé jusque-là semble justifiée. Mentionnons deux autres faits pour compléter le tableau. Dans le cas du sinistre à Sofia, les bureaux de l’Urgence médicale et de la Croix-Rouge bulgare ont été les premiers à être inondés. Espérons que l’inspection décrétée par le premier ministre Plamen Orécharski sur les réactions des institutions officielles dans cette situation arrivera à révéler les vrais problèmes et que par la suite des mesures appropriées seront prises.