Cette semaine, le gouvernement de Plamen Orecharski a décidé de financer deux projets en Macédoine. Le premier concerne la construction d’un pont réservé aux piétons sur la rivière Otinya dans la commune de Chtip, alors que le deuxième porte sur la mise en place d’un terrain de sport et d’une salle de rééducation fonctionnelle dans une école pour enfants souffrant de handicaps mentaux à Skopje. La décision a été adoptée lors d’une des dernières réunions du cabinet et confirme la ferme détermination de la Bulgarie pour un développement de la coopération avec la Macédoine. Depuis le début de l’année il y a d’autres indications aussi pour un tel développement. À l’initiative de Sofia, en janvier les ministres des Affaires étrangères Christian Viguénine et Nikola Poposki sont convenus de la mise à disposition à titre gratuit par les deux pays de bâtiments pouvant accueillir les ambassades à Skopje et à Sofia. En février les ministres ont sollicité conjointement l’appui de la Commission européenne pour la construction d’une liaison ferroviaire à grande vitesse entre les deux capitales. La Télévision nationale bulgare et la Radio-Télévision macédonienne ont conclu un contrat de diffusion de leurs programmes respectifs sur les réseaux câblés dans les deux pays. Des développements ont été réalisés également au niveau de la coopération transfrontalière. La préparation d’un programme de coopération transfrontalière dans la période 2014–2020 a été lancée, avec pour principales priorités la protection de l’environnement, l’appui au tourisme et au patrimoine culturel et naturel, l’accroissement de la compétitivité. Mais malheureusement, les principaux problèmes dans les relations bilatérales demeurent en suspens. Il n’y a pas de progrès sensible sur la question de la signature d’un accord de bon voisinage et de coopération, alors que les tentatives de célébrer ensemble des figures historiques et des anniversaires communs aux deux pays sont non seulement timides, mais rencontrent aussi une opposition dans certains milieux macédoniens. Compte tenu des réalités actuelles de la politique intérieure aussi bien en Bulgarie qu’en Macédoine, on peut anticiper une pause dans les efforts pour faire avancer ces questions. En Bulgarie le gouvernement est sur le départ, un gouvernement intérimaire sera nommé, des élections législatives anticipées auront lieu, il y aura un nouveau gouvernement et un nouveau parlement. En Macédoine la plus importante force d’opposition – l’Union social-démocrate, ne reconnaît pas les résultats des élections, ne participe pas aux travaux du nouveau parlement, alors que dans les rues des grandes villes il y a des manifestations et des contre-manifestations ethniques violentes, qui ont un écho mitigé en Albanie et au Kosovo et ont créé une tension entre les gouvernements des trois pays. Dans ces circonstances la pause dans la résolution des principaux problèmes dans les relations bilatérales sera peut-être bénéfique, parce qu’il faut des décisions durables, adoptées dans une situation apaisée et stable. 

Version française : Tsvetan Nikolov