Vania Velkova est née à Plovdiv, une des villes bulgares les plus pittoresques mais la vie l’emmène en Allemagne où elle pose ses valises. Tout d’abord à Hambourg où, avec l’aide de ses parents et de ses collègues, elle ouvre une école bulgare du dimanche. Depuis dix ans elle en est la directrice et milite avec abnégation pour que les petits Bulgares parlent leur langue et connaissent leur histoire. Vania Velkova est également cofondateur de l’Association des écoles bulgares de l’étranger. Berlin est la deuxième halte dans le pays de Goethe pour Vania Velkova : elle y enseigne le bulgare à des étudiants et mène de front une carrière de journaliste.

Elle est reporter pour l’Allemagne du journal « La Bulgarie maintenant », qui paraît à Chicago. Pour Noël, Vania Velkova a offert à sa ville natale une aventure merveilleuse, elle a arrangé une exposition au Musée d’Histoire de la ville, intitulée  « Noël, kaléidoscope de beauté et de traditions ». Elle y présente sa collection de bijoux et de costumes traditionnels : une vingtaine de costumes provenant de diverses régions ethnographiques, de broderies et des ganses à l’ancienne et aussi confectionnées de nos jours ainsi que des objets de la vie quotidienne des Bulgares du XIXe et du XXe siècle.

« J’ai grandi au village de mes grands-parents. Je suis beaucoup attachée au mode de vie campagnard et aux traditions – dit Vania Velkova. – Le premier costume régional je l’ai reçu de ma grand-mère, à cette époque j’étais au lycée. Mais la révélation pour moi fut une excursion qu’on avait organisée à l’école dans la ville de Triavna. Ce fut un coup de cœur, à la vitrine d’une boutique me souriait un superbe costume de Triavna et je me suis l’achetée sur le champ. Ma passion était née. La plupart des costumes de ma collection me viennent en héritage de ma famille, certains me sont offerts par des gens, qui ouvraient pour moi les bahuts de leurs grands-mères, d’autres encore je les ai achetés moi-même ».

Elle se fait un bonheur de décrire ses plus précieuses acquisitions :

« Je tiens à rappeler que les costumes viennent de diverses régions ethnographiques. Je connais l’histoire de chacun d’eux : la dame qui les a portés, l’époque, des détails représentatifs de sa vie. Le premier costume est celui de ma grand-mère, c’était son costume de mariée et date de 1935. Ma grand-mère l’a confectionné elle-même, elle a exécuté les dentelles, les riches broderies. Par exemple, la chemise blanche est très fine et très rebrodée, ornée de dentelles. Par la suite ma grand-mère ne revêtait ce costume qu’à de très grandes occasions. Un autre costume d’exception : est le plus ancien de ma collection, il date d’avant les années 1900. Il est coupé dans des tissus de laine et de coton, il est très agrémenté de paillettes chatoyantes, le bord de la chemise est ourlé de rouge, ce qui est typique de la région. Le foulard est de toute beauté, il est fabriqué dans une cotonnade bleu ciel et le bord est ourlé d’une dentelle arachnéenne, quelque chose d’exceptionnel. Autrefois, cette dentelle était l’image de marque des plus habiles dentellières, pour la trame elles utilisaient des crins de chevaux, car le poil de cheval rendait la dentelle très souple et très solide. A l’ouverture de l’exposition, assistait la petite-fille de l’aïeule qui m’a offert ce costume, une dame âgée à présent qui m’a confié son bonheur de revoir le costume ayant appartenu à sa grand-mère ».

Version française : Roumiana Markova
Crédit photos : Archives personnelles