Un thé au goût puissant avec quelques gouttes de lait et des épices aux arômes inoubliables qui défient les sens : une boisson qui caresse le palais laissant un arrière-gout qui ne s’estompera que quelques heures plus tard. C’est avec cet élixir unique que Gundja Tchokhal nous reçoit dans son restaurant « Gurkha », avant de nous introduire dans les secrets de sa cuisine indienne et népalaise.
Cuisinier professionnel, Gundja est arrivé du Népal à Sofia, il y a 13 ans, après avoir reçu une offre et un visa de travail. C’est à l’âge de 14 ans qu’il trouve sa vocation pour l’art culinaire. Les beignets et le lait chaud au miel que sa mère préparait l’ont toujours inspiré. L’intérieur de son restaurant, au centre-ville de Sofia c’est son coin intime qu’il a aménagé pour importer quelque chose de l’atmosphère de son pays. Au micro de RBI, Gundja nous parle des conditions et du marché du travail en Bulgarie.
« Ici, je ne cherche pas du travail, c’est le travail qui me trouve. Celui qui veut, trouvera toujours du travail en Bulgarie. C’est mon avis. Si on désire travailler, on s’intéresse et on a un métier, on reçoit une chance. Je ne suis pas d’accord avec ce qu’on dit qu’en Bulgarie il n’y a pas de travail, que la vie est difficile et que c’est dur de faire du business. Moi, par exemple, je cherche souvent des serveurs et des barmans et je n’arrive pas à trouver. En plus, certains pensent que dans les autres pays il y a un travail qui les attend. Mais ce n’est pas le cas ».
Selon le chef népalais, la clé du succès est dans le principe d’égalité entre tous les membres de l’équipe. Lui-même il est à la fois cuisinier et serveur. La profession « chef » n’existe pas pour lui, et le travail personne ne le sert sur un plateau. Une des spécificités de son restaurant qui le différencie de tous les autres, c’est qu’il n’y a pas de spécialité attitrée. La spécialité c’est ce que chacun de clients aime et pour chacun elle est différente.
Hélas, tous les étrangers en Bulgarie n’ont pas autant de succès professionnels. Comme par exemple les migrants et les réfugiés. Ils n’ont pas tous la chance de trouver le travail auquel correspond leur niveau d’étude ou de spécialisation.
Selon les données les plus récentes, la situation économique en Bulgarie est plutôt défavorable aux travailleurs étrangers et aux réfugiés et les plus grands obstacles sont la bureaucratie, les institutions, le niveau de connaissances linguistiques, le marché du travail qualifié et la mentalité bulgare. Ce sont les conclusions de l’analyse des experts qui se sont réunis pour débattre de l’emploi des cadres supérieurs en Bulgarie. Il a été souligné qu’en Bulgarie nous manquons de main d’ouvre dans les secteurs qui ne demandent pas de qualification ou peu. Les immigrants et les réfugiés qui ont le droit de travailler peuvent chercher du travail sur le site jobs4migrants.bg, mais ce n’est pas suffisant. Il est question dans l’avenir de demander aux institutions qu’elles facilitent les procédures d’obtention de visa de travail, afin de faciliter aussi les démarches et donc l’intégration des étrangers.
Version française : Miladina Monova
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