A Luxembourg, lors de la réunion du Conseil Energie, les ministres des 28 ont confirmé leur soutien politique à l’idée de la Bulgarie de mettre en place une plateforme d’échange et d’approvisionnement connue sous le nom de hub gazier, appelée à décongestionner le marché du gaz dans les Balkans. Si le soutien politique est là, c’est que Bruxelles a étudié plus attentivement la carte du Vieux continent avec un zoom sur la Bulgarie, qui se présente comme un carrefour des infrastructures. Ou pour résumer, la politique donne son feu vert pour que l’expertise et les finances fassent leur travail…Thèse confirmée par le commissaire européen en charge de l’Energie et du Climat Miguel Arias Canete qui estime qu’il faut « poursuivre avec la diversification des sources d’énergie, des fournisseurs et des itinéraires de leurs livraisons ».
Ce qui s’est passé à Bruxelles est en fait une confirmation de l’idée de la Bulgarie sur la mise en place d’un hub gazier balkanique, qui serait déployé près de Varna, idée que le premier ministre Boyko Borissov a exposé dans le détail en février au commissaire européen chargé de la future Union énergétique, Maros Sefcovic. L’intérêt de la Bulgarie consiste à inverser le sens de l’acheminement du gaz naturel par les pipelines européens, concrètement remplacer l’axe Nord-Sud par l’axe Sud-Nord, une façon de se rapprocher au maximum de la diversification tant voulue… Thèse que Boyko Borissov a confirmée hier encore lors de son entretien avec Amos Hohstein, émissaire spécial du Département d’Etat des USA en visite en Bulgarie, en précisant que la Bulgarie est très impliquée sur les projets de connexions gazières avec la Grèce, mais aussi la Roumanie où les avancées sont considérables, et la Turquie où l’étude de faisabilité a reçu un financement européen. D’après Amos Hohstein il faut que les livraisons de gaz soient réversibles, c’est-à-dire opérationnelles dans les deux sens. Une remarque tout à fait judicieuse, surtout quand on sait que le concept de hub gazier mis au point par BULGARTRANSGAZ est intégré dans le Plan décennal du Réseau européen des opérateurs de transport de gaz naturel /ENTSOG/. Le réseau national bulgare a une capacité de 7,4 milliards de m³ pour une longueur des conduites de 1700 km qui passent par trois stations de compression. Mais le pays ne consomme que 3 milliards de m³ par an, son réseau de transit a une capacité de 18,7 milliards de m³, il est long de 945 m avec 6 stations de compression, par lesquelles, ces dernières années, sont acheminés 15 milliards de m³ de gaz naturel russe en direction de la Turquie, la Grèce et la Macédoine. Tout cela pour dire que si les livraisons deviennent réversibles, elles pourront transiter du gaz non seulement suivant l’axe Bulgarie-Turquie-Grèce, mais aussi dans le sens inverse…
Pour en revenir à l’autonomie énergétique dont la Bulgarie a tellement besoin, il faut aussi compter avec les fameux connecteurs qui raccorderaient le système national de distribution avec ceux de nos voisins. Notamment la Grèce et la Turquie, reliées au Corridor gazier Sud par lequel dans 5-6 transitera du gaz depuis le bassin de la mer Caspienne /Azerbaïdjan, Turkménistan et probablement Iran/, mais aussi la Roumanie dont la connexion n’est que de 25 km mais dont la capacité de transport est de 1,5 milliard de m³ par an.
Tout cela pour dire que l’idée de la Bulgarie sur le hub gazier près de Varna se concrétise de jour en jour, et qu’après le soutien politique, elle bénéficiera certainement aussi d’un soutien financier, ce qui à terme, renforcera son poids stratégique sur le marché de l’énergie.
Version française : Sonia Vasséva
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