Un succès inégalé! C’est ce qu’on est en droit de dire lorsqu’on a trente-cinq victoires et pas une seule défaite! Il s’agit de la performance de l’Équipe bulgare espoirs de football, qui a joué dans la Ligue des jeunes 2014-2015, tous des jeunes nés en 2004-2005. Ce résultat impressionnant nous a bien sur intrigué et nous avons voulu demander à l’entraineur de nos jeunes talents, Kemal Rachidov, à quoi apprend-il les enfants et quelle est la recette du succès.

« Je veux faire de chaque enfant qui vient s’entrainer avec moi une personne normale, au bon cœur. Peu importe s’il continue avec le foot, je veux lui apprendre la discipline, les bonnes manières, la force de l’esprit et du caractère. A partir de cette base, nous pouvons former les qualités nécessaires pour devenir footballeur, comme la bonne technique, le jeu du ballon, le flair pour devenir un marqueur de buts et tout le reste. »

L’Académie de football jeunes a été crée par Plamen Markov qui était aussi de longues années un des grands sélectionneurs en Bulgarie. Lui-même, il a été cinq fois champion du Championnat de Bulgarie et demi-finaliste de la Coupe des champions d’Europe en 1982. Nous avons demandé à Kemal Rachidov, quel est le niveau actuel de son équipe de jeunes, surtout sur fond de dégradation générale, que depuis des années subit le foot professionnel bulgare. Est-ce que ces jeunes sont l’espoir de renaissance de ce sport ?

« Oui, en effet. Le niveau des enfants nés en 2004-2005 est de loin supérieur à celui des footballeurs professionnels actuels. Il y a des jeunes extraordinaires. J’espère qu’ils auront leur chance un jour. Il est important de ne pas les perdre dans la période entre 16 et 18 ans et au lieu d’investir en eux, de leur préférer des joueurs étrangers, comme on le fait depuis des années. Il ne faut pas continuer à reléguer sur les bancs de remplaçants nos jeunes talents qui sont travailleurs, ambitieux et volontaires. »

Avec Kemal Rachidov, nous avons soulevé le problème du surpoids chez les enfants et la tendance générale de mode de vie sédentaire. Au sujet des politiques de l’État en la matière, le sélectionneur de l’équipe bulgare des jeunes espoirs a ses propres observations. 

« Si l’État voulait faire quelque chose, déjà, il n’y aurait pas eu à coté de chaque écoles des magasins qui vendent des chips, des boissons gazeuses et autres aliments mauvais pour la santé. Mais non, nous continuons à fermer les yeux face à ce problème. Et quand l’enfant atteint 10-12 ans, il est trop tard pour lui donner de bonnes habitudes, même par le sport. »

En plus, le sport à l’école est devenu une simple formalité. La plupart des parents comptent sur les occupations sportives en dehors de l’école. On en est arrivé là, alors qu’il y a des années, la Bulgarie était un pays avec de grandes traditions sportives. Le professeur de sport à l’école était quelqu’un d’important. Aujourd’hui cette matière est la dernière des dernières. Les salaires sont très bas et les enseignants de sport ne s’investissent pas à cent pourcent. C’est pour cela, que dans son approche pédagogique, Kemal Rashidov insiste non seulement sur la formation des qualités sportives des enfants, mais aussi sur le développement de leurs qualités humaines, sans lesquelles le succès dans le sport est impossible.

Version française: Miladina Monova