Six mois après la visite du Secrétaire d’Etat américain John Kerry à Sofia, notre ministre des Affaires étrangères Daniel Mitov s’est rendu aux Etats Unis en visite de travail. L’objectif est de continuer les consultations sur le « dialogue stratégique » entre les deux pays, dialogue, qui réunit quatre groupes de travail sur quatre volets différents : sécurité et défense, sécurité énergétique, suprématie de la loi et enseignement.

Comme il s’agit de rencontres de travail, les informations sur le contenu des discussions sont assez sommaires. Cependant, quelques déclarations de Daniel Mitov sont venues confirmer l’orientation pro-américaine du gouvernement. Notre ministre a mis en avant que les relations entre la Bulgarie et les États Unies sont les meilleures et plus approfondies que jamais et ce dans une situation où la Bulgarie se retrouve sur le plan géopolitique au carrefour entre deux conflits – au Proche-Orient et en Ukraine. A Washington, dans son intervention au Centre de recherches stratégiques et internationales, Daniel Mitov s’est hâté de dissiper « le malentendu » sur la position officielle de la Bulgarie, concernant les sanctions économiques contre la Russie. En effet, la semaine dernière le Président Plevneliev s’est déclaré publiquement pour les sanctions, alors que le Premier ministre Boyko Borissov s’est dit plutôt contre leur prolongement. Non, a dit Daniel Mitov à John Kerry, le gouvernement bulgare estime que la Russie représente un danger réel pour la sécurité de la Bulgarie et que les sanctions économiques doivent continuer, quels que soient les inconvénients réels ou imaginaires. De toute cette suite de déclarations, on comprend que malgré les pertes économiques que nous subissons du fait des sanctions et contre-sanctions, la Bulgarie suivra la ligne politique euro-atlantique, en attendant que le conflit entre Russie, Etats Unis et UE se résolve.

Sur le volet de la sécurité énergétique, Daniel Mitov a souligné que si la politique énergétique de la Bulgarie est réussie, c’est aussi grâce au partenariat avec les Etats Unis. Certains pensent que la Bulgarie cherche le soutien américain pour limiter la dépendance du gaz russe. On se demande ce que tout cela veut dire, car certains évènements récents indiquent que le gaz russe peut arrêter de couler vers la Bulgarie plus tôt que prévu.  Pourtant, Daniel Mitov nous rassure de Washington, que la Bulgarie a signé un contrat avec la Russie jusqu’en 2030 et donc elle continuera à recevoir du gaz russe, tout en essayant de diversifier ses sources d’approvisionnement pour faire baisser les prix. On n’a pas compris en effet, quelles seraient les conséquences pour la Bulgarie de l’intention de la Russie d’arrêter l’approvisionnement de l’Ukraine en 2019, étant donné que 90% du gaz naturel que la Russie nous fournit transite par ce pays.

Daniel Mitov s’est fait remarquer surtout avec sa déclaration que la Bulgarie est pour la signature du Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement /TTIP/. On sait que l’UE n’a pas encore une position commune à ce sujet. En Bulgarie aussi, le milieu politique est divisé, y compris au sein de la majorité. Donc, le débat reste ouvert et d’ailleurs la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, viendra à Sofia en septembre prochain, pour continuer les discussions sur ce sujet.

Version française : Miladina Monova