La ville de Troïan se situe dans une des plus belles régions du Balkan bulgare – la chaine montagneuse que l’on nomme aujourd’hui Stara Planina. Beaucoup de Bulgares vont passer des vacances dans les villages à l’architecture typique, qui depuis la période ottomane forment avec la ville de Troïan une région de commerce et d’artisanat développé. Pendant la période socialiste, cette partie de la Stara Planina a connu également l’essor industriel. Ici étaient concentrées les plus grandes usines de transformation primaire du bois, ainsi que des usines pharmaceutiques. Après 25 ans de désindustrialisation et dépopulation qui ont durement touché la région, la municipalité de Troïan essaye de trouver des sources de revenus pour ses habitants dans le tourisme.

La rakia est une eau de vie, qu’on produit à base de prune dans la région de Troïan. Cette boisson alcoolisée est emblématique du pays. Coté tourisme, cette partie de la chaine balkanique est aussi particulièrement attractive avec ses villages pittoresques, ses forêts anciennes et promenades au long des rivières. La municipalité accueille environ 120 milles touristes par an, essentiellement des Bulgares. L’objectif de l’équipe municipale est de faire connaitre mieux la région aux touristes étrangers.

« Le secteur du tourisme est essentiels à l’économie de la région, nous confie la Maire de Troïan Donka Mihaylova. C’est pour cela que nous essayons de faire plus de publicité et de présenter différents aspects attractifs de la région, qui intéresseraient aussi les touristes étrangers. Nous organisons depuis récemment la Fête de la prune, qui fait partie d’un projet européen intitulé « l’Europe des festivals, les festivals de l’Europe ». Chaque samedi et dimanche nous organisons des événements, afin que les visiteurs s’initient à la culture locale ».

Hélas, malgré son grand potentiel, la région souffre des mêmes maux que beaucoup d’autres en Bulgarie : pauvreté, chômage, dépopulation, manque d’avenir professionnel pour les jeunes. En effet, la municipalité compte un peu plus de 33 000 habitants, dont environ 22 000 habitent dans la ville de Troïan. Cependant, l’équipe municipale est fière d’avoir fait baisser le taux de chômage ces dernières années, qui est actuellement de 6,5%.  La moyenne du chômage parmi les jeunes à chuté de 17% à 11%. Mais sur un fond de décroissance démographique et de migration continue des habitants qualifiés vers d’autres villes et pays, la reprise économique viendra difficilement.

« Aujourd’hui, dans notre municipalité, il y a des débouchés dans la petite industrie et l’exploitation des ressources naturelles de la montagne, continue son récit Mme le Maire. Nous avons des usines de meubles et deux des géants pharmaceutiques bulgares ont leurs usines dans notre région. L’industrie emploie 1200 personnes. Il y a une dizaine d’entreprises locales en voie de création, ce qui nous donne aussi de l’espoir ».

Pour améliorer le niveau de vie des habitants, la municipalité compte surtout sur les fonds européens. Ces ressources ont déjà permis de rénover quatre écoles, cinq crèches et en partie l’équipement de l’hôpital municipal.

Crédit photos : Vénéta Nikolova

Version française : Miladina Monova