Les fouilles dans la cité sacrée de Pérpérikon dans les Rhodopes orientaux se poursuivent cette année également. La fin de la saison archéologique est prévue pour le 10 septembre. Cette 16^e année de fouilles à Pérpérikon est très importante pour les archéologues car ils doivent terminer les recherches concernant l’Acropole et le palais-sanctuaire. A la différence des villes antiques classiques dans les plaines où les scientifiques savent ce qu’ils cherchent, sur ce sommet rocheux les différents bâtiments sont disposés selon le relief et les conditions naturelles », explique le chef des fouilles le prof. Nikolay Ovtcharov. Les chercheurs ont dû creuser à peu près 90% de l’Acropole pour trouver l’emplacement de la grande place de la ville. Mais finalement ils ont réussi en le découvrant découpé dans les roches avec des dimensions d’environ 30 mètres sur 30, entouré de partout de bâtiments élégants de pierre.

„Pérpérikon est peut-être le site archéologique qui a fait le plus de bruit ces 15-16 dernières années dans le pays. Ce n’est certainement pas par hasardsi près de 250 mille personnes le visitent chaque année. Mais le site est aussi déjà inscrit sur la liste des sites archéologiques les plus remarquables au monde », évoque dans une interview pour Radio Bulgarie Internationale l’archéologue. Récemment il y a fait venir les chefs des missions diplomatiques en Bulgarie.

„L’ambassadeur allemand nous a raconté que des amis archéologues à lui ont dressé une liste des sites à visiter et que sur cette liste la première place appartenait à Pérpérikon. Cela prouve qu’il devient de plus en plus connu ce qui fait que le nombre des touristes étrangers augmente constamment – des Allemands, des Français, des Américains… Je ne suis d’autre part plus capable d’énumérer toutes les publications sur le site dans les grands media internationaux.”

Le livre du grand explorateur britannique Phillip Carr-Gomm «Sites sacres de Stonehenge à Santiago de Compostelle » a fait beaucoup pour mieux connaître Pérpérikon car il a été très bien présenté.  

„Sans le connaître personnellement, il est arrivé à la conclusion que Pérpérikon mérite d’être aux côtés de sites comme Machu Picchu et Santiago de Compostelle, ajoute le prof. Ovtcharov. Cela signifie que nous avons un site qui est bien connu à travers le monde. Il reste, évidemment, beaucoup encore à faire sur place au niveau de l’infrastructure et de la publicité. De toute façon, les choses avancent à grands pas et il aura son moment de gloire mondiale.”

Quand-est-ce qu’il sera pleinement mis en valeur ??

„Ce sera aux générations suivantes de découvrir et de mettre en valeur tous ses trésors car il s’agit d’une très grande cité. Mais nous avons des objectifs bien définis que nous devons atteindre dès cette année. Il s’agit en premier lieu d’explorer l’Acropole de Pérpérikon, la forteresse au-dessus de la ville. Ensuite nous nous occuperons de la banlieue méridionale qui a été non moins importante que l’Acropole. Il est possible qu’à certains égards cette banlieue s’avère plus importante que l’Acropole elle-même car il existe des signes qui permettent de penser que c’est justement dans cette banlieue que se trouvaient les principaux temples païens et les églises chrétiennes médiévales”.

La carte de visite de Pérpérikon est impressionnante. A l’Age de pierre et de cuivre nos ancêtres ici vénéraient le Dieu-soleil, poursuit l’archéologue. Au deuxième millénaire avant le Christ, à la fin de l’âge de bronze, c’est déjà un énorme sanctuaire avec des autels. Sa gloire avant J.C. atteint son sommet au III-IVe siècle, à l’époque romaine. A cette époque, les Romains, qui respectaient les cultes religieux des Thraces, transforment le site en ville avec des rues, des colonnades, une place, des temples …”

Une statuette en bronze du dieu Apollon, des mosaïques avec le dieu du Cavalier thrace ont été trouvées lors des dernières fouilles, tout comme de nombreuses pièces de monnaie de différentes époques. Notamment des pièces de monnaie en argent du roi Ivan-Alexandre /1331-1371/ „Je les mentionne spécialement car au Moyen Age cette région a été souvent occupée par Byzance. De guerres cruelles éclatent pour Pérpérikon entre Byzance et la Bulgarie. Ces pièces de monnaie étaient en réalité les salaires envoyés de la capitale de Véliko Tarnovo pour la garnison de Pérpérikon à l’époque où cette ville était dominée par les Bulgares ” – détaille le prof Ovtcharov. Parmi les objets découverts par lui à Pérpérikon et exposés actuellement à Sofia on pourrait mentionner les antiques bagues en argent et des croix en pendentifs. Il y a aussi trois objets en fer. Il s’agit d’une hache, d’un marteau et un ciseau. L’épée thrace est cependant un des objets les plus rares. Elle est longue de 150 cm. De telles épées étaient en général utilisées au cours du IVe siècle avant J.C. jusqu’à la fin de la présence romaine sur nos terres.

Crédit photos : BGNES