Les réfugiés sont un sujet épineux non seulement pour la Bulgarie, mais aussi pour le monde entier. En Europe ils sont déjà plus de 500 000 personnes. Si en 2012, chez nous ils étaient 1400 à chercher protection, en 2014 leur nombre a dépassé les 11 000 et cette année, seulement jusqu’à la fin de juillet, ils sont plus de 9000. Cet effet “boule de neige” pose devant nous de nouveaux défis, mais la Croix-Rouge bulgare (CRB) pourrait bien venir en aide, a déclaré son président Hristo Grigorov dans une interview pour RBI:

« Dès le début, quand la première vague de réfugiés est arrivée, nous avons ouvert nos entrepôts d’urgence et avons aidé plus de 1500 personnes. La CRB a ses ressources, nous disposons de cinq entrepôts d’urgence dans le pays en cas de catastrophe et sommes prêts à aider 12 000 personnes. Je dis cela pour souligner nos capacités. La CRB maintient un réseau de radiocommunication et des véhicules qui lui permettent jusqu’à quelques heures de livrer dans chaque point du pays tout ce qui est nécessaire. C’est ainsi que nous sommes venus en aide lorsque nous nous sommes retrouvés face au problème des réfugiés. Par la suite, les institutions se sont mis au travail, les choses se sont normalisées et chacun a pris sa responsabilité. La plupart des réfugiés sont sans un sou et souvent dans un état quasi déplorable. La question est particulièrement humanitaire et nous aidons à la fois eux et l’Etat. Nous sommes en partenariat avec presque toutes les institutions - le Ministère de la Santé, le Ministère de l’Intérieur, la Police aux frontières, les représentants des structures européennes, l’ONU. Nous travaillons avec eux dans le cadre de notre compétence. Bien sûr, eux, ils sont en première ligne et nous, nous sommes l’arrière-garde, une arrière-garde puissante qui est là où il faut. »

Selon les données de l’Agence des réfugiés, actuellement 800 réfugiés vivant dans les lieux d’hébergement temporaire ont déjà obtenu le statut officiel de réfugié et réellement ne devraient plus résider dans ces lieux. En effet, 25% d’entre eux continuent à y vivre parce que là-bas le séjour et la nourriture sont gratuits et louer un logement ça a un prix. Cela réduit considérablement les capacités d’accueil de nouveaux réfugiés, vu la vague croissante à notre frontière sud avec la Turquie. La CRB va apporter son soutien pour résoudre ce problème en prenant en charge le loyer pour la période d’un an de 1000 réfugiés ayant obtenu le statut. Comment et où seront logés ces gens-là? Dans de nombreux endroits dans le pays ils ne sont pas bien accueillis par la population locale, on observe des comportements xénophobes de plus en plus fréquents? Hristo Grigorov nous en dit plus :

« Sur la base d’un contrat et avec des ressources financières assurées, nous nous sommes engagés à trouver des logements pour 800-1000 personnes, ce qui sera accompli dans un ou deux mois avec l'aide des bénévoles de notre organisation. C’est l’Agence des réfugiés qui fera la sélection et elle nous fournira la liste avec les noms des personnes. Une grande partie des réfugiés seront logés à Sofia, mais aussi à Harmanli, Haskovo, Yambol, Stara Zagora en Bulgarie du Sud. On y travaille très sérieusement. Quant aux comportements xénophobes, ce sont des exceptions. Je tiens à souligner que les Bulgares ne vivent pas dans un grand confort. Ces dernières années, nous sommes submergés par la pauvreté et en même temps nous accueillons et aidons des réfugiés. Il est logique que les gens pose la question: « Pourquoi on les aide eux et pas moi? Je vis bien pire. ». D’un autre côté, c'est une question purement humanitaire. Si ceux qui ont des réserves viennent avec nous à la frontière et voient une mère avec trois, quatre petits enfants qui pleurent et qui ont faim... On ne peut pas ne pas être bouleversé et ne pas se dire – il faut les aider! Moi, je pense que le peuple bulgare, profondément dans son âme, n’est pas xénophobe. Nombreux sont les gens qui répondent à nos appels et font des dons pour les réfugiés. Les cas isolés ne devraient pas mettre la tache de la xénophobie sur notre nation. »