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L’automne ressuscite le charme suranné des veillées...

Photo: Archives

L’automne est une des saisons particulièrement agréables sous nos latitudes. Un vrai festival de couleurs et de saveurs, sous un soleil accueillant qui réussit à se frayer une place entre les journées de pluie et le ciel souvent bâché par les nuages gris. C’est aussi une période qui nous prépare en douceur pour l’hiver et qui éveille le souvenir d’us et coutumes plus ou moins oubliés…Telles les veillées qu’affectionnaient particulièrement nos anciens, consacrant l’esprit de convivialité et de solidarité entre les familles…

La période des récoltes étant terminée, l’automne officialise les rencontres, les échanges et les unions qui peuvent donner lieu à un mariage. Et justement les veillées qui donnent  l’occasion de telles approches, les jeunes se rencontrant sous l’œil vigilant de leurs parents et grands-parents. Il fut un temps où on disait à propos des mois d’automne que dès que les cornouilles ont muri, c’est le moment d’organiser des veillées. Souvent ces soirées étaient thématiques - les femmes échangeaient des bonnes pratiques et des recettes de cuisine : 

Le grand poète, écrivain et révolutionnaire Luben Karavélov décrit dans ses mémoires un tableau pastoral de la coutume des veillées qu’il a lui-même observées dans les années 70 du 19e siècle. Et il commence par dire qu’il s’agit d’une tradition qui change d’une région à l’autre.

« Ces anciennes coutumes populaires ont depuis longtemps perdu leur caractère suranné dans les grands villages et les villes, elles ont carrément disparu et ne subsistent qu’au pays des Chopes /autour de Sofia/. Quand l’automne arrive et que les Bulgares ont rentré les récoltes et mis le raisin à fermenter, ils peuvent prendre du bon temps en organisant des veillées le soir, chaque femme arrivant avec son tricot. La maîtresse de maison où se déroule la veillée s’occupe du dîner et les femmes plus âgées se prononcent sur la qualité du travail des plus jeunes. Des chansons émaillent ces quelques heures agréables passées en bonne compagnie ».

Снимка

D’après la coutume, les jeunes filles et les jeunes mariées arrivaient en premier et commençaient à travailler, les jeunes hommes ne faisant leur apparition que plus tard. D’ailleurs ils se déplaçaient en groupe et faisaient le tour de plusieurs veillées. C’est en chanson qu’ils annonçaient leur arrivée, sous les sons stridents de la cornemuse ou de la grosse caisse, l’important étant de faire beaucoup de bruit. Et chacun s’asseyait à côté de l’élue de son cœur et lui « voler son bouquet de fleurs », une façon de dire à tout le monde qu’ils étaient ensemble…Dans certaines régions, les jeunes amoureux s’échangent aussi des pommes, en plus du bouquet…

Les chansons des veillées racontaient toutes sortes d’histoires fabuleuses, l’occasion pour les femmes plus âgées et expérimentées de transmettre le patrimoine folklorique à la jeune relève. S’il faisait beau, les veillées étaient organisées à ciel ouvert, autour d’un grand feu. La maîtresse de maison passait du temps en cuisine pour préparer des plats savoureux qu’elle offrait à ses invités, avec une prédominance des fruits et légumes, du maïs et autres féculents. Les veillées ayant joué leur rôle, venait ensuite la saison des mariages qui durait tout au long de l’hiver.

Présenté par Sonia Vasséva



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