Le président, déjà ex, du Mouvement des droits et des libertés (MDL) Lutvi Mestan a été débarqué de son poste à une réunion extraordinaire de son parti politique, qui s’est tenue le 24 décembre, à la veille de Noël. Un jour plus tôt, le président d’honneur de la formation, Ahmed Dogan, avait accusé Mestan de transformer le mouvement en « cinquième colonne » de la Turquie et a annoncé qu'il sera remplacé. La réunion extraordinaire a coïncidé non seulement avec le début des fêtes de Noël, mais aussi avec l'anniversaire de ce qu'on appelle le « Processus de régénération » ou la violente campagne assimiliationniste menée contre les Turcs dans les années quatre-vingt par le régime communiste. Chaque année, le MDL marque cet anniverssaire qui a amené à l'exode massif vers la Turquie des Bulgares d'origine turc. La raison des critiques envers Lutfi Mestan est la déclaration prononcée au parlement le 25 novembre, presque un mois auparavant, à propos du chasseur russe abattu par la Turquie à la frontière avec la Syrie – une déclaration montrant clairement une position du MDL très proche de celle de la Turquie. Selon Mestan, ce document a été l’œuvre collective du groupe parlementaire du MDL, mais selon Dogan, c’est une gaffe personnelle grave de Mestan, menaçant la sécurité et les intérêts nationaux.
Le séisme au sein du MDL s’avère interne qu’à première vue, car il a été rapidement associé à des organismes et autorités officiels de la Bulgarie et de la Turquie. Dans l'une de ses déclarations, Mestan a nié que la déclaration prononcée au parlement lui a été transmise par un Etat étranger – ce sont des données, dont disposait, selon lui, l'Agence d'Etat à la Sécurité nationale. Deux chaînes de télévision bulgares ont annoncé, et cela n’a pas été démenti officiellement, que dans une conversation téléphonique le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, aurait demandé à son homologue bulgare Boïko Borissov d’intervenir en faveur de Mestan, mais qu’il aurait refusé... Il a été également annoncé que le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, devait participer à la célébration de l'anniversaire du « Processus de régénération », mais que sa visite aurait été reportée.
Dans l'intérêt du bon climat des relations bilatérales, on ne devrait pas s’attendre à des déclarations officielles à propos de cet épisode, et s’il y en a, elles seront probablement censées atténuer le problème. Mais le silence des autorités ne peut pas effacer les questions graves que se pose la société bulgare à propos de ce qui se passe au sein de la plus grande formation dans l'espace libéral de la vie politique dans le pays. Comment se fait-il que dans une formation libérale son leader officiel est renversé, tout en étant absent du forum extraordinaire, initié par son président d’honneur informel? Peut-on parler de formation libérale quand l'ancien président, Ahmed Dogan, a démissionné après avoir été menacé avec une arme à la tribune d’un forum du parti et aujourd’hui le président déchu, Lutfi Mestan se rend à l'ambassade de Turquie à Sofia pour organiser sa sécurité, accompagné de son épouse.
Est-ce que ceux qui soutiennent le leader déchu du MDL vont créer une nouvelle formation, on ne le sait pas encore. Mais ce qui est certain, c’est que le Mouvement des droits et des libertés, rassemblant l’électorat ethnique turc en Bulgarie, n’a actuellement qu’un seul vrai chef, et il s’appelle Ahmed Dogan.
Version française : Sia Karaguiozova
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