L’année 2015 a été meilleure pour les PME, selon Eléonora Négoulova, présidente de l’Association nationale des PME. Beaucoup d’entreprises ont vu leurs activités décoller, surtout dans les secteurs du bâtiment, du tourisme et de l’agriculture. Une certaine croissance est à noter, même si elle est minime. L’Association se montre optimiste pour 2016, surtout si on évite la crise politique et on ne subit pas l’impact de l’instabilité géopolitique. D’autre part, selon les données statistiques, le niveau du chômage fin 2015 est passé en dessous des 10%. Au micro de RBI, Eléonora Négoulova propose son analyse de ces dynamiques positives et du rôle du secteur des PME.

« Les PME forment entre 67-70% du marché de l’emploi, en ce sens elles sont le plus important employeur et investisseur, surtout dans les régions frontalières, montagneuses et dépeuplées où les grandes entreprises ne s’installent pas. Dans ces zones reculées, le business familial est le seul qui assure l’emploi et retient les gens sur place. C’est pourquoi, la baisse du chômage enregistrée par les statistiques est due aux grands efforts faits par les PME. »

Eléonora Négoulova se réjouit de la nouvelle loi sur les approvisionnements des grandes chaines commerciales et elle voit les résultats positifs dans les secteurs des PME. De plus en plus de supermarchés proposent des marchandises bulgares, comme on le voit sur les stands de fruits et légumes. Négoulova pense que l’avenir est dans l’union des producteurs au sein d’une organisation unique, qui leur permettra de participer au marché avec une personne morale propre, en tant que commerciaux et fournisseurs de gros pour les supermarchés. Une autre bonne nouvelle, c’est la numérisation du Registre du commerce Bulstat et des services en ligne de la Municipalité de Sofia.

Mais il y a aussi encore de nombreux problèmes, comme l’effondrement démographique, qui affecte le volume du marché et on ne voit pas vraiment de solution à court terme : « Il faut internationaliser notre commerce, pense Négoulova et ce sera la stratégie de croissance des PME ».

La présidente de l’Association des PME nous a aussi parlé de l’impact de la crise entre la Russie et la Turquie.

« La crise actuelle entre la Russie et la Turquie est plutôt positive pour certains secteurs économiques bulgares qui annoncent la reprise dans d’autres secteurs. C’est le cas dans le tourisme, car le flux de touristes russes s’est redirigé vers la Bulgarie. Maintenant, il faut que cela devienne une tendance sur le long terme, car les touristes russes intéressent aussi d’autres marchés et nos concurrents sont la Grèce, l’Italie, la France et l’Espagne. C’est pourquoi il faut faciliter les procédures de délivrance des visas et offrir des séjours intéressants avec des formules "tout compris". Cela est important aussi pour faire revenir les investisseurs russes sur le marché de l’immobilier bulgare ».

Récemment, dix Chambres de commerce mixtes ont envoyé une lettre au Premier ministre Boyko Borisov et aux institutions bulgares en demandant la mise en marche de la réforme judiciaire, car si l’on tarde trop, les investisseurs étrangers risquent de se retirer du pays. Eléonora Négoulova souligne que pour les petites entreprises il y un autre problème, qui n’est pas mentionné dans la lettre : ces dernières ont tendance à renoncer à leurs droits devant la justice, parce qu’elles n’ont pas confiance et parce que c’est trop cher pour les petits entrepreneurs.

Version française : Miladina Monova