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La ville de Pirot : ni serbe, ni bulgare mais foncièrement balkanique

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La forteresse Momchilovgrad à Pirot
Photo: Migléna Ivanova

La ville de Pirot en Serbie est à moins de 90 km de Sofia en direction de l’ouest. Ces dernières années, elle est devenue une destination attractive pour de plus en plus de Bulgares qui veulent se changer les idées. Elle attire par ses lieux historiques, l’hospitalité et le coté bon vivant de ses habitants. Les touristes bulgares sont attirés par les spécialités comme le fromage, les viandes et les charcuteries, que l’on trouve au marché de la ville, préparés selon des recettes traditionnelles. Les spécialités à base de porcet de bœuf sont particulièrement appréciées, comme la pleskavitsa, qui est une sorte de steak haché, agrémenté d’oignon et du piment rouge, avec une couche de fromage jaune au -dessus.

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Les visiteurs aiment aussi les balades romantiques au bord de la rivière Nichava. Mais en dehors du menu et du paysage, les Bulgares y vont aussi pour retrouver les traces du passé historique bulgare.

Volen Antov est guide touristique qui est spécialisé sur ce parcours touristique.

« Avant la période ottomane, la ville de Prirot est intimement liée à l’histoire bulgare. L’identité serbe commence à s’imposer seulement au 19e siècle. Tout d’abord, il y a Khan Kroum qui au tout début du 9e siècle envahit la région de Pirot. Au cours du Haut Moyen Age Pirot est considérée comme faisant partie des territoires occidentaux du khanat bulgare ».

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Au cours du Moyen Age, ce territoire change de mains entre rois serbes et bulgares. On retrouve les traces de ce passé dans les différents monuments historiques et dans les anciennes églises. 

« L’histoire moyenâgeuse de Pirot n’est pas très bien étudiée. Mais lors de la guerre de libération bulgare en 1878, l’armée serbe pénètre à Pirot et essaie de convaincre les habitants de se déclarer serbes. Ils refusent. L’évêque Evstati Pelagonski, déclare que ses fidèles sont des Bulgares. Par la suite il est emprisonné et les Bulgares sont persécutés. Plus tard, l’évêque est libéré, suite à l’intervention de la diplomatie russe. A partir de 1878 la région passe sous contrôle serbe et c’est la fin de l’influence bulgare. »

L'Eglise de la Nativité

L'icône de Saint Jean de RilaNous avons demandé à Volen Antov, quels sont les sites historiques qui intéressent les Bulgares.

« Dans la ville de Pirot il y a tout d’abord la forteresse du 14esiècle, conservéeenl’étatquis’appelle « Momtchilovgrad ». Cette forteresse est un symbole de la ville et intimement liée avec le passé bulgare. Selon la légende, Momtchil est un héros bulgare, surtout connu dans les régions de la mer Egée et des Rhodopes, mais sa gloire est arrivée à Pirot. On pense qu’il a régné un certain temps là-bas, c’est pourquoi la forteresse porte son nom. Hélas, la forteresse n’est pas très bien entretenue ».

Au cours des siècles, Pirot reste très liée avec le village de Tchiprovtsi en Bulgarie, qui est connu pour ses tapis. Les deux villes développent cet artisanat, elles attiraient aussi les commerçants de Dubrovnik en Croatie. Pirot était visité par des commerçants de tout l’Empire ottoman, qui achetaient des tapis de Tchiprovtsi et les vendaient en Bosnie, Monténégro, Macédoine, Istanbul ».

Aujourd’hui les touristes bulgares peuvent visiter les églises de La Nativité, qui est construite en 1834 et l’église de la Vierge, bâtie en 1870, qui ont été peintes par des maitres de l’école de Samokov. Il s’agit des peintres d’icones Nikola Yovanov et son fils Jovan Nikolov qui peint dans l’église La Nativité une icone de Yoan Rilski, qui est un saint protecteur bulgare.

Pendant que nous visitons ces églises, nous tombons sur un croyant qui nous parle de la misère spirituelle qui est la raison pour laquelle il s’est tourné vers dieu. Un autre visiteur nous invite visiter son village de Stanitchiné et l’église de Saint Nicholas, laquelle selon lui garde des reliques du roi bulgare Ivan Alexandre. Et à lui de conclure : « L’histoire de ce lieu n’est ni bulgare, ni serbe. C’est notre histoire commune balkanique ».

Version française : Miladina Monova

Crédit photos : Migléna Ivanova




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