Vous voulez vous échapper de Sofia dans un coin paradisiaque ? Dolni Passarel est à 40 minutes de la capitale, si vous prenez le bus. Le village est situé entre les montagnes de Plana et Lozen, sur la rive gauche de la rivière Iskar. Selon les statistiques, il a 1300 habitants, mais en réalité ils sont autour de 2000, nous dit la maire du village Natalia Alexandrova. De l’histoire de la localité et des choses à y voir nous nous sommes entretenus avec l’historien amateur local Nikola Yanev, qui est enseignant de littérature en retraite.
« On dit que le nom de Passarel se réfère à la lutte de Edirne en 1205, lorsque le tsar Kaloyan prend en otage l’empereur de Constantinople Baudouin Ier, comte de Flandres avec sa garde rapprochée. Kaloyan disperse ses soldats dans le pays. Parmi eux il y avait le baron Arel, qui est assigné en résidence dans les environs de la montagne Lozen. Selon la légende, le nom du village provient de la racine « passer, passerelle » et du nom du baron Arel. En bulgare, cela signifie « Passage d’Arel ».
Le vieux village qui s’appelle Tsurkvishte est à 2 km du village actuel. Ici, on peut voir les vestiges de la vieille église de 78 m2, bâtie à la pierre et à la chaux. Récemment, une chapelle a été construite, à l’initiative de deux jeunes gens, et de la population locale.
Du village, on peut se rendre sur le mont le plus haut de la montagne Lozen – Polovrak (1182m). D’en haut, on peut admirer la vue sur les montagnes de Vitosha, Plana, Rila et le lac d’Iskar.
Lorsque le village migre plus bas, les habitants construisent une nouvelle église. Elle est petite, construite du temps de la domination ottomane. Les peintures murales ont été réalisées à partir de 1878, par les maîtres de l’Ecole de Samokov. Hélas, l’humidité a abimé les peintures, mais on les voit encore.
Selon l’historien du village, une voie antique passait à coté, utilisée par les thraces, les romains et les turcs. On peut voir les ruines de la « Forteresse juive », qui témoigne de la mémoire perdue d’autres populations. Nikola Yanev se réfère à des sources qui disent que cette bâtisse a été offerte par le roi Ivan Alexandre à sa femme Sarah, d’origine juive.
Dans les environs du village on trouve aussi la plaque commémorative du lieutenant Dimitar Séparevski, qui rappelle les bombardements américains sur Sofia pendant la Seconde guerre mondiale. Il est considéré comme un héros car après avoir fini ses munitions il a sacrifié sa vie pour empêcher les bombardements. Son avion s’écrase avec l’avion américain. A ce sujet, les villageois racontent un détail croustillant.
« Le parachute et les épaves de l’avion ont été retrouvés par les habitants locaux et ils se sont tout de suite partagés les lambeaux. Le tissu du parachute en soie blanche a été utilisé pour coudre des chemises, les cordes ont servi pour attacher les bottes de paille. Les restes de l’avion ont servi pour renforcer les toits des maisons. Un des habitants a apporté à Sofia une épave en aluminium qui a servi à la fabrication de 100 cuillères, qui ont remplacé les cuillères en bois dont les villageois se servaient habituellement, lors des fêtes et des mariages »
Version française : Miladina Monova
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