En cette fin d’année, les statistiques annoncent 700 morts dans des accidents de la route et plus de 9000 blessés. En un seul weekend, 17 automobilistes en état d’ébriété ont été verbalisés par la police à Sofia. Pour trois d’entre eux l'éthylotest a relevé un taux d’alcoolémie de 1.5 grammes au litre de sang, soit l’absorption d’au moins 500 ml d’alcool blanc. Il arrive souvent que des automobilistes conduisent à plus de 100 km/h dans des agglomérations où la vitesse est limitée à 50 km/h.

Pour ce qui est du nombre d’enfants tués sur la route, tous les records ont été pulvérisés avec un chiffre de 30 gamins qui ont perdu la vie en 2016. A la veille des vacances de Noël les députés bulgares ont pris de sévères mesures contre les chauffards. Ceux qui dépassent le taux d’alcool limite de 0,5 g/l jusqu'à 0,8 g/l perdront leurs permis de conduire pour 6 mois et devront payer une contravention de 250 euros. Ceux, arrêtés avec une alcoolémie plus élevée seront encore plus durement sanctionnés et la voiture du chauffard pris en infraction sera inutilisable pendant une année entière. A cette fin la loi ordonne d’enlever les plaques d’immatriculation. Les nouvelles sanctions seront en vigueur à partir du 1 janvier.

Selon Vladimir Todorov, président de l’Association bulgare des victimes de la route, ces mesures seront efficaces surtout contre les consommateurs d’alcool au volant. Il estime qu’il y aura des effets positifs mais qu’on devrait pénaliser aussi durement d’autres infractions du Code de la route également. « Notre pays se range à la première place pour le nombre des piétons morts sous les roues de véhicules. Les piétons représentent 30% des victimes de la guerre sur les routes ». Et d’ajouter:

„Il existe deux raisons pour que tout cela arrive. Il y a d’une part le manque de tolérance de la part des automobilistes. Il arrive trop souvent que les voitures ne s’arrêtent pas pour laisser passer les piétons sur les passages piétons et à l’exception de 3-4 villes où on a aménagé des passages surélevés du type de la bosse, dans le reste du pays on observe toujours un comportement agressif des automobilistes par rapport aux piétons. Il y a d’autre part un comportement inapproprié de la part des piétons eux-mêmes qui traversent souvent les rues là où il leur semble bon ce qui est extrêmement dangereux. En cette période de l’année quand le jour est plus court, les personnes âgées sont également menacées car elles portent souvent des vêtements sombres et sont moins visibles pour les automobilistes. Il faudrait corriger dans le Code de la route cette contradiction que nous observons actuellement. Le texte de la loi exige que les piétons évaluent eux-mêmes la vitesse à laquelle roulent les voitures, mais d’autre part le texte dit qu’une fois sur le passage, le piéton a la priorité et que les voitures doivent le laisser passer en réduisant la vitesse ou en s’arrêtant. Notre organisation insiste pour des amendements urgents du Code de la route dans ce sens“.

Le mois de novembre a été un des plus noirs du point de vue du nombre de victimes de la route qui a dépassé celui enregistré l’année précédente. Cela a été annoncé par le commissaire Boyko Ranovski, chef de la police routière:

„Le passage de conditions estivales à des conditions hivernales sur les routes a été quelque peu sous-estimé par les automobilistes. Plusieurs accidents ont été provoqués suite à cette sous-évaluation. En principe, on devrait apprendre les règles de la sécurité routière dès le plus jeune âge. En commençant à marcher, les enfants devraient apprendre de leurs parents les règles de conduite sur les rues et les routes. Mais les parents sont persuadés que quelqu’un d’autre doit leur expliquer tout cela, or l’exemple que donnent les parents est la leçon la plus efficace. Il en va de même pour les maternelles et l’école primaire où l’exemple des instituteurs et des surveillants est le plus important “.

Version française: Vladimir Sabev