Après l’investiture officielle du nouveau Président de la République beaucoup se posent la question de savoir s’il s’en tiendra au programme qui lui a permis d’être élue, ou bien s’il nous offrira des surprises. La politologue Tatiana Bouroudjieva nous donne son éclairage en ce début de mandat:

„Je ne crois pas qu’il y aura des changements de cap drastiques par rapport aux politiques menées jusqu’à maintenant. Il n’y aura pas de grandes surprises ni en matière de politique intérieure, ni en matière de politique étrangère. Il nous reste quelques jours avant que Roumen Radev n’annonce la composition de son gouvernement intérimaire. De toute façon, il n’est pas très clair combien de temps ce gouvernement restera au pouvoir. Les perspectives après les législatives sont tout aussi inconnues. Il se pourrait que le gouvernement intérimaire se voit obligé de gouverner réellement l’Etat et dans ce contexte les jugements et les évaluations des compétences de ses membres deviennent encore plus importants.“

Certains s’inquiètent d’une dérive pro-russe dans la politique étrangère, étant donné le soutien que Roumen Radev a obtenu du PS. Est-ce vraiment un danger, avons-nous demandé à la politologue?

"Ce sont les forces politiques de droite qui souhaitent imposer l’image de quelqu’un qui a l’intention d’imposer une réorientation géopolitique de la Bulgarie. Mais le Président reste l’adepte d’une position équilibrée basée sur les valeurs nord-atlantiques et occidentales. Ce qu’il a ajouté de nouveau à tout cela ce sont les intérêts de la Bulgarie et ceci est une bonne chose. Au cours des deux prochains mois de cabinet intérimaire du Président Radev je ne pense pas qu’il y aura des changements dramatiques dans la politique étrangère de la Bulgarie. Il sera plus intéressant d’observer la manière à laquelle nous allons nous situer dans le contexte régional : sommes-nous un pays balkanique avant tout et jusqu’à quand nous chercherons le soutien des pays d’Europe centrale et orientale."

Pour Tatiana Bouroudjiéva les priorités pour le gouvernement intérimaire seront le budget du pays, les politiques sociales et aussi une position claire en matière de santé et les prix des médicaments qui ont été révisés sous le ministre de la Santé Petar Moskov. Tout cela concerne de larges groupes de la société et a à avoir avec les engagements pris par le Président. Dans le domaine de la culture et de l’éducation, T. Bouroudjiéva pense qu’il y aura de grands changements.

„Nous, les Bulgares nous avons une qualité spécifique – être toujours pessimistes et chercher les problèmes, commente la politologue. Nous ne pouvons pas être optimistes. Selon une ancienne tradition l’Etat a été toujours un élément étranger et hostile aux citoyens et le sport national des Bulgares c’est de s’opposer aux autorités. Cela pose un énorme problème dans la construction d’un Etat démocratique.“

Version française: Vladimir Sabev