« L’adhésion à l’UE a eu un impact contradictoire sur le secteur des PME » estime Eléonora Négoulova, présidente de l’Association bulgare des PME. Pour certaines, de nouveaux horizons se sont ouverts et elles ont pris le chemin de l’intégration au sein du marché unique. D’autres entreprises en revanche n’ont pas réussi la transition et ont dû déposer leurs  bilans ou alors diversifier leurs activités. Cependant, le bilan général est positif, affirme notre interlocutrice :

« Ces dernières années les conditions économiques pour le développement des PME se sont améliorées. Ce secteur a une meilleure capacité de faire face à la concurrence des pays de l’UE, les entreprises ont acquises plus de compétences et leur compétitivité s’est améliorée ».

Les Fonds européens ont contribué à hauteur de 5 milliards d’euros pour l’amélioration de la compétitivité des PME. Ces financements ouvrent de grandes possibilités de développement des activités, mais les rumeurs de suspension des versements des Fonds pour des problèmes d’irrégularités dans leur gestion sèment la panique et créent un sentiment d’insécurité dans le milieu. Ces dernières années, le PME bulgares ont pu aussi profiter des crédits aux taux d’intérêts très bas du Fonds « Jérémy », des crédits de la Banque bulgare de développement et d’autres.

Nous avons demandé à Mme Négoulova quelle est la part des PME dans l’économie nationale ?

« Les PME représentent 99,2% des entreprises bulgares et elles constituent 60% du PIB. Dans beaucoup de régions ces acteurs économiques sont les seules contributeurs au trésor public, à l’emploi et le seul investisseur. Les derniers développements économiques au sein de l’UE montrent à quel point les PME sont importantes et la CE s’engage de plus en plus pour favoriser leur développement. Pour ce qui est de la Bulgarie, on peut dire que les PME sont un enjeu de sécurité nationale, car elles sont vitales dans les régions frontalières, dépeuplées, les régions montagneuses et là où la crise démographique touche le plus le tissu social. De ce point de vue les PME jouent un rôle social clé ».

Durant les 10 dernières années les PME fournissent 70% des emplois dans le pays. Or elles ont des difficultés pour survivre dans un milieu économique qui change sans cesse. Pour qu’une compagnie puisse se développer de manière durable elle a besoin de soutien là où elle opère, souligne E. Négoulova.

« Hélas, en 27 ans la Bulgarie n’a pas su créer les infrastructures et les services nécessaires accompagnants les PME. Les services des consultants ne sont pas de la bourse des petites compagnies, de même elles ne peuvent se payer les frais de justice, car les procès durent très longtemps. Il faut créer une institution qui joue le rôle de coordinateur. L’Agence de stimulation des PME n’a pas les ressources nécessaires pour cela. Il reste en effet beaucoup à faire et les politiques doivent enfin réaliser l’importance de ces acteurs pour la vie sociale et économique du pays. Ainsi nos politiques pourront montrer qu’ils sont devenus des hommes et de femmes d’Etat ».

Version française : Miladina Monova