Il faut regarder la vie d’un œil plus clair, affirme le compositeur Gheorghi Arnaoudov, qui s’appuie sur son „pessimisme constructif“.

Cette année est celle de son 60^e anniversaire et elle est jalonnée par une série de manifestations : en avril dernier„VivaPiano“ – le concours pour pianistes amateurs de Sofia, lui a été consacré ; en octobre dans le cadre de ppIANISSIMO – le Festival International de Musique pour piano aura lieu la première mondialede „Concerto ppianissimo“ pour deux pianos et orchestre ; les „Semaines Musicales de Sofia“ ont elles aussi programmé des œuvres du compositeur. Et le premier jour de l’été, le 21 juin, au Grand Auditorium de la Radio nationale bulgare sera présenté un album avec ses pièces.

Et Gheorghi Arnaoudov s’estime heureux pour le compositeur contemporain qu’il est de voir ses œuvres programmées aussi souvent dans des concerts. Depuis le début de l’année il a eu des premières en Chine, en Allemagne et dans d’autres pays.

« Il est dans l’ordre des choses d’écrire de la musique et de la voir jouée, c’est le propre pour le compositeur. Voilà pourquoi je ne pense pas que je sois une exception dans ce sens. Jene voudrais pas que chaque apparition sur scène soit considérée comme un événement „exceptionnel“, elle devrait plutôt faire partie de la norme. Dans cet ordre d’idées je reviens sur les propos d’un de nos grands compositeurs le prof. Dimitar Christov. Il nous avait mis en garde nous, les jeunes compositeurs de l’époque contre la folie des grandeurs. Il nous avait dit qu’il fallait apprendre deux choses: premièrement que nous n’avions rien d’exceptionnel et deuxièmement que ce que nous faisions pouvait être fait par quelqu’un d’autre, en ajoutant que la musique continuera à vivre sans nous. Il fallait juste faire preuve de responsabilité. C’est essentiel dans l’art – ne pas se laisser aller à la démesure, se garder de l’orgueil, ce qui en général mène les artistes à la perdition. Or, pour cela il faut beaucoup d’intelligence et de force. L’artiste, le compositeur doit savoir choisir le bon moment pour se retirer. Nous devons être reconnaissants au destin quand il nous tape sur les doigts et regarder la vie d’un œil plus clair – dit en conclusion Gheorghi Arnaoudov, fort de son „pessimisme constructif“. 

Version française Roumiana Markova