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„Pépites de Bulgarie“ – chansons traditionnelles inédites de notre patrimoine

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Photo: archives

Paru il y a quelques mois, le recueil présente au public 672 perles inédites, tirées des archives de Kosta Kolev. Grand accordéoniste, compositeur et chef d’orchestre il nous a quittés en 2010, à l’âge de 89 ans nous laissant un impressionnant héritage – des milliers d’arrangements de mélodies folkloriques, des œuvres de sa composition, de la musique de scène… Il fait ses premiers pas comme déchiffreur de partitions et chef d’un modeste orchestre, et travaille des décennies durant pour la radio nationale. Plus tard il prend la tête de l’Ensemble folklorique de Radio Sofia – c’était à l’époque le nom de la Radio Nationale Bulgare. Il y a quelques années son épouse Maria Léchkova  a entrepris de mettre en ordre les archives de l’artiste et elle en parle avec émotion: 

Снимка« Il y avait des tas de matériaux qu’il avait rassemblés tout au long de sa vie active, puisqu’il avait commencé en 1948. Bien entendu, j’étais au courant de sa passion de collectionneur de trésors de notre patrimoine musical, mais ce n’est qu’en m’attelant à la tâche que je me suis rendue compte de cette mine d’or, des richesses qu’il avait amassées. Et encore, qu’il avait agi dans un but pratique  - s’en servir personnellement, mais aussi en faire profiter la pléiade de chanteurs et de musiciens de l’Ensemble folklorique de la Radio nationale. Une chose m’a frappée dès le début de mon travail d’archivage – il avait répertorié et destiné les chansons aux différents interprètes en fonction de leur style et de leur tempérament. Une partie des chansons recueillies étaient destinées aux émissions en direct. Elles faisaient partie du répertoire de nos plus belles voix - Boris Machalov, Radka Kouchléva, Macha Belmoustakova, Katia Tanéva, Raïna Botsova – toutes ces véritables stars de l’époque, dont on ne se souvient plus de nos jours malheureusement. »

En dehors de son activité de directeur de l’orchestre, Kosta Kolev était sollicité de toutes parts : membre de diverses commissions, de jurys, accompagnant des formations musicales de tout le pays, il était présent à tous les forums du folklore, et c’est encore à lui que nous devons le premier festival de musique traditionnelle de Gramatikovo en 1960, qui avait désigné et récompensé les meilleurs participants.  Une partie des chansons qu’il avait enregistrées à l’époque ont leur place dans le chapitre de tête du recueil des Pépites. Il était de tous les festivals, depuis la première édition du plus célèbre, celui de Koprivchtitza, de Pirine Chante, etc. , il faisait partie des expéditions, parties recueillir des chansons traditionnelles de la région de Vidine, Pazardjik, Kotel, la liste est longue. « Il n’est pas de coin de la Bulgarie qu’il n’ait pas arpenté dans ses quêtes de la beauté de notre tradition chantée  - poursuit Mme Léchkova. – Il était toujours disponible, toujours à la chasse du moindre bout d’information, qu’il tenait absolument à vérifier sur place. »

« Il se passionnait pour tout – dit-elle encore. – Non seulement pour le folklore et la tradition, il aimait la musique dans tous ses genres, la littérature, les beaux-arts, la science. C’était un artiste complet, un homme  généreux, mais la musique traditionnelle lui tenait le plus à cœur. Pour lui notre folklore était un trésor inépuisable et il en était fier. » 


Classer, sélectionner les chansons de ce recueil a demandé plus d’une année de travail assidu, et aussi une année de plus pour numériser les partitions et rédiger l’ouvrage proprement dit. Chaque chanson s’accompagne de notes explicatives – la date de la transcription par Kosta Kolev, le nom de la personne qui la lui a chantée. Les mots anciens, vieillis et issus des parlers régionaux ont fait l’objet d’une « traduction ». Le recueil comporte 11 chapitres – „Chants patriotiques“, chansons recueillies lors d’expéditions, interprétées à des festivals, mais aussi issues des différentes régions folkloriques. Les chansons de la région de Kotel, que le maître considérait comme le „berceau de la musique thrace“ ont droit à leur propre chapitre. Un travail colossal de 700 pages. C’est à se demander qui, à l’époque  du numérique pourrait l’apprécier ?

« Difficile à répondre à cette question. D’ailleurs je ne me la suis pas posée, j’étais préoccupée uniquement par le désir de rendre hommage à l’œuvre de toute une vie, la vie de Kosta Kolev, de la montrer au grand jour. Les chansons ont une immense valeur, autant stylistique que poétique. Je suis sûre que le recueil sera utile aux personnes qui aiment le folklore sans égard à leur profession. Des Bulgares de l’étranger, directeurs d’ensembles de musique traditionnelle ont déjà manifesté leur intérêt et je serais heureuse de voir revivre ces chansons. »

Au sujet du titre de l’ouvrage, Maria Léchkova a avoué qu’elle s’en est inspirée de l’œuvre du prof. Ivan Chichmanov – intellectuel, écrivain et homme public du début du XXe s. « Pour lui c’était quelque chose de petit, mais seulement en apparence, parce qu’en réalité il exprimait l’essence de nous autres Bulgares. J’estime avoir fait le bon choix pour ce recueil de mélodies anciennes de toute beauté. »

Version française : Roumiana Markova




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