Lors d’une réunion extraordinaire dimanche le gouvernement a validé le projet de budget 2019 proposé par le ministère des Finances. C’est un des budgets les plus ambitieux depuis le début de la transition, a souligné à ce propos le premier ministre Boyko Borissov, en ajoutant que le pays n’a jamais été en aussi bonne forme. Après le gouvernement, ce sera au parlement d’approuver le projet de loi de Finances. Des modifications substantielles au projet ministériel ne sont pas attendues car la pratique a prouvé que le gouvernement et la majorité parlementaires sont unanimes quand il s’agit des recettes et des dépenses de l’Etat.
Les dépenses publiques en 2019 sont prévues à hauteur de 22,730 milliards d’euros, soit quelque 2,607 milliards de plus que les dépenses attendues au cours cette année. L’Etat pourra dépenser davantage car les recettes seront également en hausse de 2,860 milliards d’euros. Le budget 2019 a été calculé sur la base des prévisions d’une croissance du PIB de 3.7%, une inflation annuelle de 3% et un taux de chômage de 4.8%. Tous ces chiffres justifient l’optimisme des gouvernants.
La générosité du budget 2019 concerne avant tout trois secteurs prioritaires. On devrait placer à la première place la politique sociale. A partir de l’année prochaine, le SMIC passera des 261 euros actuels à 286 euros. Les dépenses pour des salaires et les cotisations de la fonction publique augmenteront de 10%. Les rémunérations des enseignants dans l’éducation seront augmentées de 20% ce qui fait 169 millions d’euros supplémentaires. En fait les rémunérations augmenteront dans d’autres secteurs également et atteindront un total de 3.323 milliards d’euros. Les retraités ne sont pas non plus oubliés et leurs pensions seront revalorisées au 1 juillet de 5.7%. Tout cela, accompagné d’une augmentation de la productivité aura pour résultat une hausse des coûts du travail de 8.4% en moyenne. Ce chiffre est bien plus important que le taux de l’inflation prévu et devrait conduire à une croissance du pouvoir d’achat des Bulgares, tout en dopant la consommation qui est l’un des moteurs principaux de la croissance du PIB. On ne devrait pas non plus oublier que la santé publique bénéficiera de 256 millions d’euros supplémentaires, soit 2.556 milliards d’euros au total.
Les syndicats ont applaudi les hausses prévues et ont même déclaré qu’ils n’avaient pas vu depuis longtemps un budget aussi social. Les patrons sont plus réticents et prudents et ils ont formulé de nombreuses remarques à propos du SMIC, les indemnités pour les arrêts maladie et la hausse du plafond pour les cotisations à la Sécu en soulignant dans le même temps que ce budget n’est pas en mesure de stimuler la croissance économique. La satisfaction des syndicats est logique à la lumière des 5.112 milliards d’euros qui seront dépensés en 2019 pour les retraites des seniors. Au total, l’enveloppe destinée à la Sécu, l’assistance et les soins sociaux se montent à 7.130 milliards d’euros, c’est-à-dire ils sont supérieurs de 445 millions d’euros par rapport à l’année dernière, ce qui représente 31% de toutes les dépenses publiques. Les Bulgares restent toutefois les citoyens européens les plus pauvres avec des rémunérations plusieurs fois inférieures à celles dans les pays développés. Mais le projet de budget pour l’année prochaine témoigne toutefois de la volonté des autorités au pouvoir de réduire la profondeur de ce gouffre autant qu’elles le peuvent. Il ne s’agit pas uniquement des salaires dans la fonction publique mais également du secteur privé qui devrait suivre cet exemple et augmenter les salaires versés d’autant plus qu’il est à court de main d’œuvre et pour se la procurer il devra bourse délier. En fait on observe déjà depuis quelques années un tel comportement car les salaires dans le secteur privé augmentent régulièrement d’environ 10% par an.
La Défense et les forces de l’ordre sont un autre important bénéficiaire de la générosité de l’Etat en 2019. Il semble qu’enfin un consensus ait été obtenu sur le fait qu’on ne puisse plus disposer d’une armée aussi petite et aussi mal armée. D’autant plus que le sentiment d’insécurité et les menaces potentielles ces derniers temps sont plus visibles que jamais. Dans ce contexte, l’exigence de l’OTAN d’attribuer à la défense au moins 2% du PIB semble d’autant plus justifiée. La Bulgarie n’a pas encore rempli cette exigence mais bien d’autres pays ne l’ont pas non plus respectée. Le nouveau budget destiné à la Défense représente un pas dans la bonne direction car les forces de sécurité obtiennent plus de 2,505 milliards d’euros, soit 245 millions de plus qu’en 2018.
A la différence du passé quand un ministre des Finances dans un des gouvernements de l’actuel premier ministre Boyko Borissov avait qualifié le budget de “pizza maigre”, il semble actuellement que cette pizza sera mieux garnie. C’est du moins le sentiment qu’on éprouve à entendre des politiques et des experts commenter le budget 2019. La majorité d’entre eux l’approuvent. A cela on devrait ajouter la certitude du ministre des Finances Vladislav Goranov que bientôt la note de la dette souveraine de la Bulgarie sera révisée à la hausse, ce qui ne manquera pas d’intéresser les investisseurs étrangers.
Les organisations patronales de Bulgarie ont saisi la Cour administrative suprême, demandant le gel du SMIC qui doit passer de 477 à 543 euros au 1er janvier 2025. Quelque 430 000 Bulgares sont payés au SMIC. Deux sont les arguments invoqués par les..
Ce 4 novembre a été signé un contrat d'ingénierie avec le consortium "Hyundai" - "Westinghouse" pour la construction des nouveaux réacteurs de la centrale nucléaire bulgare à Kozlodouy. La mise au point d’un projet d’une valeur estimée entre 350 et..
"Tout porte à croire que le budget de 2025 ne sera pas rapidement adopté". C'est ce qu'a déclaré à la RNB Latchézar Bogdanov, expert à l'Institut de l'économie libérale /IEL/, lors de la présentation du budget alternatif, établi par l'IEL. A ses dires, le..
La compagnie russe LUKOÏL s’apprête à céder sa raffinerie bulgare à Bourgas , qui est la plus grande dans les Balkans. C'est ce que nous apprend le..
"La sidérurgie, l'industrie lourde et extractive sont une partie intégrante de l'économie européenne". C'est ce qu'a déclaré le président Roumen Radev lors..
Vladimir Malinov, ministre de l’Energie intérimaire, a déclaré lors d’un point-presse que ni lui, ni le ministère de l’Energie n’étaient au courant de..