C’est un des plus grands artistes-peintres de Bulgarie, Vladimir Dimitrov, le Maître /1882-1960/, que les habitants de son village natal, Chichkovsti /Bulgarie occidentale/célèbrent tous les ans pour rendre hommage au talent d’un de leurs siens. Car c’est à Chichkovtsi que le peintre a puisé son inspiration pour ses merveilleux paysages et ses portraits expressifs de jeunes filles en fleur.
Il travaille comme greffier dans sa ville natale Kustendil, lorsqu’il reçoit le surnom « le Maître », à cause de sa générosité et de son grand cœur qui lui valent le respect de ses collègues. Une reconnaissance en quelque sorte de ses qualités humaines, dignes d’un grand maître !
Il est enrôlé dans la Première guerre mondiale et la guerre balkanique où il intervient en sa qualité de peintre de guerre. Il dessine une centaine d’esquisses qui reflètent l’état d’âme et le difficile quotidien des soldats, dans un style à la fois idéaliste et symboliste. Même après ses séjours ultérieurs aux USA, à Istanbul, en Italie, à Londres, Paris, Bruxelles, Dresde et Vienne, Vladimir Dimitrov trouve le temps de revenir à ses sujets originaux, notamment les « grands jardins fruitiers et maraîchers de Bulgarie » de Chichkovtsi, où sont peints ses plus grands chefs-d’œuvre. Il arrive pour la première fois au village en 1924, invité par son ami Andon Viatchev, qu’il connait du front. Très rapidement, il est adopté par la population locale qui apprécie ses œuvres. Quant à lui, il ne cesse de s’exclamer : « Si le paradis existe sur terre, il est dans la région de Kustendil, et son cœur bat à Chichkovtsi ».
De nos jours encore, sa maison transformée en musée, attire de nombreux touristes, car c’est ici qu’il a imaginé et réalisé ses plus belles toiles.
Vania Rizova travaille à l’Espace culturel qui porte son nom, « Vladimir Dimitrov le Maître 1919 ». En 1982, il a été rénové grâce aux fonds de l’UNESCO. 37 ans se sont écoulés depuis, mais Chichkovtsi n’oublie pas son cher peintre :
Aux yeux des riverains, Vladimir Dimitrov le Maître n’est pas seulement un être cher et un peintre de talent, c’est une vraie icône, une institution ! Jeunes et vieux lui portent une vénération sincère, et nous sommes fiers qu’il ait choisi notre village pour puiser son inspiration. Notre musée est une filiale de la galerie des Beaux-Arts de Kustendil, qui est toujours habitée par son âme généreuse et son grand cœur.
Je connais une dame de 83 ans, Boyanka Jélyovova qui se souvient de lui. A l’époque elle avait 8-9 ans, et admirait chez ce grand monsieur son amour du prochain. Il donnait tout aux pauvres, jusqu’à ses propres vêtements. Et les gens le sentaient très proche, ils le considéraient même comme un Dieu !
Les festivités commencent toujours à la Galerie d’Art de Kustendil où sont exposées les plus belles toiles du Maître, explique Vania Rizova. – Des peintres et des amateurs du grand art arrivent de Sofia pour rendre hommage à Vladimir Dimitrov. Puis, ils se rendent au village Chichkovtsi, pour fleurir la Maison-musée du Maître, où est exposée une riche collection de copies des toiles du grand peintre. Pour garder le souvenir de ce saint homme…
Seul celui qui ne connaît pas l’œuvre de Vladimir Dimitrov ne peut comprendre et apprécier à sa juste valeur ce que cet homme a légué à la Bulgarie. C’est pour cette raison que Chichkovtsi lui rend hommage chaque année en février. Et les riverains accueillent les visiteurs avec la spécialité du village, un feuilleté au chou, arrosé de marc de raisin et de bon vin. Un hymne à la bonté et à la générosité du grand artiste dont les anciens se souviennent. Car Vladimir Dimitrov nous a laissé un bel héritage : Pour vivre mieux, il faut être généreux et s’aimer les uns les autres !
Récit : Sonia Vasséva
Photos: kustendil.bg
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