Voguant contre vents et marrées dans la société consumériste qui est la nôtre, il est de plus en plus difficile d’aborder le thème de la foi en Dieu et des valeurs pérennes. Et pourtant, il est un écrivain contemporain qui tente de relever ce défi en reprenant les préceptes universels du christianisme, mu par l’espoir d’une renaissance spirituelle. Et ce n’est pas parce qu’il a fait ses études à la faculté de Théologie auprès de l’Université de Sofia, mais tout simplement parce qu’il a la conviction que le Bien est dépossédé de sa force et son sens, quand il est extrait du contexte de la Foi…Son nom est Martin Raltchévski et il vient de présenter tout récemment son nouveau livre « Le Sens de la vie » qui nous transporte au cœur de la montagne du Rhodope, de plus en plus dépeuplée, une désertification qui met en péril l’identité bulgare…

J’espère avoir réussi à démontrer dans ce livre qu’un seul être humain est en mesure de soulever une montagne et qu’une poignée de personnes peut faire bouger tout un pays, à condition d’être guidés par le Bien et la Foi. La Foi et la sincérité qui véhiculent un message très puissant. Et si un seul homme décide qu’il ne laissera pas dépérir une région et son authenticité bulgare dans le massif du Rhodope, il réussira, et il entrainera d’autres esprits, deux, trois, cinq…Toute une communauté qui ne permettra pas de trahir notre montagne ! Je suis peut-être un peu trop optimiste, mais j’ai la foi et j’ai confiance dans les efforts conjugués…

Et c’est justement parce qu’il y croit, que Martin Raltchévski espère pouvoir adapter au cinéma son livre, surtout que depuis le début de la transition démocratique, il n’a jamais été tourné en Bulgarie un film qui mette en valeur les préceptes orthodoxes. En l’espace de 30 ans, les Russes tournent 130 films sur le sujet, suivis des Russes et des Roumains, sans parler des Grecs, très attachés à leurs traditions chrétiennes orthodoxes :

Et nous, nous sommes restés à l’écart de ce mouvement. Moi, j’ai écrit un scénario qui ne demande pas de gros budget. Et j’espère qu’un producteur épousera mon idée et que le film pourra être tourné. Je tiens aussi à dire que j’ai aussi un réalisateur, donc tout ce qu’il reste à trouver, c’est le financement. Je ne compte pas beaucoup sur la générosité de l’Etat bulgare qui a d’autres priorités – paneuropéennes, transatlantiques, néolibérales…J’espère donc que je pourrais trouver un sponsor qui sera attiré par le sujet et prêt à investir…

Justement, ils sont nombreux les Bulgares qui vivent à l’étranger…Pourrait-on espérer qu’ils pourront revenir un jour au pays, et qu’un miracle puisse se produire comme celui décrit par Martin Raltchevski dans son livre sur la désertification des Rhodopes ?

En effet, l’histoire est dramatique, mais Dieu merci, la fin s’annonce sous de meilleurs auspices. Après le drame et les souffrances, la renaissance et l’essor ! C’est tout ce que je souhaite à la Bulgarie et après tout, pourquoi pas ? Un homme qui se relève d’une grave maladie et qui renaît à la vie, c’est tout à fait possible ! Mais il n’oubliera jamais les moments d’épreuve et c’est ce qui le rendra plus attentif à sa propre personne – il arrêtera de fumer, de boire, adoptera une alimentation équilibrée... C’est l’idée de mon livre, qui donne de l’espoir et qui ne considère pas la renaissance comme un banal projet politique ou une autre supercherie…Une renaissance est impossible sans Dieu, sans l’amour de l’orthodoxie et de la langue bulgare. D’où l’idée du miracle, un vrai, que j’ai décrit, mais dont je ne vous dirai pas plus, pour que cette catharsis soit réellement vécue par celui qui ira jusqu’au bout de l’histoire du « Sens de la vie » … Et j’espère vivement que cette histoire pourra être adaptée un jour au cinéma, pour qu’elle soit partagée de milliers, voire de millions de Bulgares. Un film, il va au-delà de l’impact des réseaux sociaux, et je ne pense pas aux bénéfices qu’il pourrait rapporter, mais à la foi. « Tu es éternel, tu as une âme, Dieu t’aime ! » Y-a-t-il plus merveilleux message ? Et la Bulgarie perdurera… 

Récit : Sonia Vasséva