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La pandémie de Covid-19 met en péril la production d’essence de roses en Bulgarie

| Modifié le 18/05/20 à 07:52
Photo: BGNES

Le mois de mai est un mois de fête pour toutes les villes dans lesquelles est cultivée la rose oléifère. Ce vieux moyen d’existence des Bulgares subit l’ impact de l’actuelle pandémie du coronavirus. Même si les plantations de roses dans le pays sont nombreuses, une grande partie de la récolte risque de ne pas pouvoir être cueillie. La raison réside dans le fait que le rachat de la production est réduit au minimum, le prix d’achat est très bas et ne justifie guère les efforts des cueilleurs lors de la floraison des roses.


Les habitants de la ville de Streltcha qui l’année dernière ont eu un point de rachat de roses, n’envisagent pas du tout de l’ouvrir cette année dans la mesure où une grande partie des producteurs refusent de cueillir et de vendre leurs roses. Nous allons carrément nous priver de notre récolte de roses, les miennes, je ne les cultive même plus – déclare la propriétaire de quelques hectares de rosiers. D’autres familles qui ont une grande expérience dans la production de roses nous disent la même chose.

Nous avons fait faillite. Et même si nous décidions de protester, il n’y aurait personne pour nous entendre car personne ne veut travailler la rose au prix de 0,75 euros le kilo de pétales. Pour cultiver 0,5 de l’hectare, j’effectue des dépenses de l’ordre de 250 euros – je paye le labour de la terre au moins deux fois dans l’année, j’achète des engrais et d’autres produits de protection végétale. Nous travaillons sans arrêt au soleil et sous la pluie pour obtenir en fin de compte uniquement la moitié de ce qui nous est dû, le reste devant nous être versé après que les distilleries de roses auraient vendu leur production. Sinon, j’adore les roses, j’ai passé mon enfance avec, il est très agréable de cueillir des roses et cela me manque déjà beaucoup. Cette année je ne m’y rendrai que pour cueillir un bouquet de roses et photographier nos plantations. 


Les problèmes dans la production d’huiles essentielles sont le plus fortement ressentis maintenant mais en fait ce sont des problèmes qui existent depuis des années. Il ne s’agit toutefois ni de caprices de notre part ni de pression exercée sur notre secteur, tout dépend des mécanismes purement économiques qui suivent la logique du marché – souligne le manager en chef de la production dans une des plus anciennes distilleries de roses dans le pays – Vesselin Gantchev.

La décision des producteurs de roses de ne pas les cueillir ne dépend que d’eux-mêmes – ni moi, ni quelqu’un d’autre peut les obliger de faire quoi que ce soit. Leurs plus grands problèmes résident en effet dans la rémunération qu’ils reçoivent de nous mais nous sommes en mesure de vous fournir des explications précises à ce sujet. Premièrement nous avons suffisamment de matière qui nous est restée de l’année dernière et que nous devons travailler cette année et sachez qu’il en est de même dans les autres distilleries également. L’autre raison consiste dans le fait qu’il existe la concurrence de l’essence de roses turque qui est moins chère que la nôtre. La quantité des fleurs de roses, ainsi que celle de la lavande, dépend des nombreux programmes européens concernant les plantations oléagineuses. Il existe d’énorme terrains qui ont été plantés et le prix de rachat qu’on propose demeure toujours très élevé. Il a été porté en 2016-2017 à plus de 2,5 euros, ce qui induit en erreur beaucoup d’agriculteurs qui pensent que s’ils cultivent de 13 à 15 hectares de roses, ils deviendront vite des millionnaires. Au fil du temps, ces roses se développent et une surproduction de fleurs de roses est constatée qui ne peut pas être réalisée. Je suis depuis quelques jours en correspondance avec notre partenaire de l’étranger selon lequel le problème réside principalement dans notre réseau commercial qui ne fonctionne pas. Actuellement, les lieux dans lesquels la production de la parfumerie de roses est la plus demandée – les magasins et les aéroports sont fermés et il n’y a aucune demande Les parfums ne pouvant pas être vendus, les producteurs baissent les prix de rachat de la matière première. Je crois que cet exemple est suffisamment éloquent.


Photos: BGNES et Facebook/Streltcha



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