Un des plus beaux monastères en Bulgarie est niché dans les abysses du Balkan à 2 km au Nord de la ville régionale de Maglij. Les visiteurs venus ici pour s’adonner à la solitude, s’éloigner de la vanité du monde moderne et se rapprocher de la foi ici sont rares préférant les centres touristiques animés.

Le monastère de Maglij portant le nom du Saint Nicolas accueille ses visiteurs avec la fière posture de son église à nef unique érigée sur le site d'une ancienne église orthodoxe, dont les ruines sont dispersées dans les environs.

Bien que rénové et bien entretenu, le monastère n'a rien perdu de la patine du temps et de l'atmosphère rayonnante de paix et de sainteté. Des bâtiments de style Renaissance entourent la cour fleurie de tous les côtés. En vous promenant le long des vérandas en bois grinçantes sous vos pieds, vous profiterez à l'infini de la vue magnifique sur les sommets en face de vous. Mais que savons-nous de l'histoire de ce lieu spirituel? Il s'avère - trop peu!

Cependant, les historiens sont unanimes sur une chose - que même dans les temps les plus éprouvants de la domination ottomane, le monastère de Maglij a préservé l'esprit bulgare et la foi orthodoxe. Et que dès le 16-ème siècle, les prêtres étaient formés ici pour l'ensemble du sud de la Bulgarie. Selon des sources écrites, en 1623, le chef janissaire Sklav est arrivé à Maglij pour percevoir la taxe sur le sang / le recrutement forcé périodique dans l'Empire ottoman de garçons chrétiens qui ont été utilisés dans le corps des janissaires et d'autres services gouvernementaux /. Effrayés, les gens cachaient leurs enfants dans le monastère. Et parce que les moines ne les ont pas trahis, le monastère a été incendié, et les prêtres ont été décapités. Ducho Gavazov, maire adjoint de Maglij dit:

„Le monastère a été restauré entre les années 1954 et 1969 du 20e siècle. Il est alors reconstruit à deux fois et complétement rénové. Selon des archives littéraires, on a ouvert ici au temps de la Renaissance une école d’église pour garçons et quelques années plus tard une école pour filles. En 1870 l’école devient une école primaire. Il y avait en plus de cela au monastère une très riche bibliothèque. Malheureusement presque toutes archives ont été détruites pendant la guerre de libération entre la Russie et la Turquie 1877-1878. On estime que le monastère a abrité à plusieurs reprises l’apôtre de la liberté Vassil Levski.“

De nos jours la cellule de Levski tout comme l’école primaire sont restaurés. 

„Il y a dans l’église une chose qui n’existe pas ailleurs en Europe. Il s’agit d’une icône murale sur laquelle on voit les Saints frères Cyrille et Méthode et Saint Patrick – le patron de l’Irlande“ - explique Ducho Gavazov.

Selon une légende locale, cette étrange fresque avait été commandée et dessinée avec des dons d’un Irlandais inconnu. Les chercheurs expliquent son existence par le fait que les trois saints ont inscrits leurs noms dans l’histoire de la civilisation européenne en accomplissant des missions similaires. Saint Patrick qui a vécu au 5e siècle, est l’évangélisateur des peuples nordiques. Quatre siècles plus tard, les frères de Salonique traduisent la Bible en protobulgare et font rayonner la parole écrite au sein des Slaves et des Bulgares.

Il y a encore une autre chose qui attire l’attention – une partie des saints bulgares dessinés sur les murs décoratifs de l’église portent des costumes traditionnels bulgares.