La Bulgarie est incapable d’assurer la consommation intérieure de fruits et légumes. Ceci signifie que la production n’augmente pas à la vitesse exigée par le marché domestique. La faible productivité des fermes agricoles et les importations à des prix réduits douteux est la principale raison pour ce phénomène, révèle une analyse d’un cabinet de conseil, basée sur les données officielles du ministère de l’Agriculture, l’Institut national de la statistique, Eurostat, FAO, etc.

L’étude annonce également que les seuls produits qui sont en quantités suffisantes pour le marché intérieur sont les cerises, les prunes et les framboises

„Dans notre secteur la sécheresse a eu des effets négatifs assez importants allant de 30 à 50% suivant les différentes régions“- a déclaré pour la RNB le président de l’Association nationale des producteurs de framboises Bojidar Petkov. Selon lui, ces données alarmantes sont dues à deux facteurs:

„Le premier est lié aux faibles pluies au printemps 2020. Le second consiste dans le fait que les retenues d’eau destinées à l’irrigation sont souvent utilisées pour l’approvisionnement en eau de la population. En vertu de la loi, les eaux destinées à la consommation de la population ont la priorité. C’est justement à la base de cette exigence que les compagnies de distribution d’eau utilisent les barrages et cela pourrait avoir pour effet une pénurie d’eau ce qui a déjà provoqué de la panique. C’est pour cette raison que le ministère de l’Ecologie et des Eaux a drastiquement réduit les quantités d’eaux utilisées pour l’irrigation.“

En raison des mesures de restriction des eaux pour l’irrigation, les agriculteurs ont utilisé à peine 7 millions de m3 d’eau en 2020. A titre de comparaison signalons qu’en 2019 le volume a été de 17 millions de m3. La connexion des compagnies de distribution d’eau aux infrastructures du système d’irrigation a bloqué d’énormes volumes d’eau destinée à l’irrigation, se plaignent les agriculteurs. Et ils proposent aux ministères concernés que les compagnies de distribution d’eau de se déconnectent du système d’irrigation l’hiver et au début de la nouvelle saison.

Les énormes pertes et fuites du liquide précieux en raison des infrastructures d’alimentation de la compagnie spécialisée d’irrigation vétustes et en mauvais état sont un problème traditionnel. Les données pour cette année n’ont pas encore été publiées mais celles concernant l’année passée sont éloquentes:

„Sur les 17 millions de m3 débloqués par le ministère de l’Ecologie et des eaux pour les besoins de l’irrigation et venant du barrage “Ticha”, les agriculteurs n’ont reçu que moins de 2 millions de m3 – a expliqué Bojidar Petkov. – Cela n’est pas normal mais c’est comme ça et les pertes représentent plus de 90%. D’année en année on observe la réduction des ressources d’eau et la flambée de leurs prix. Si on continue à gaspiller à la même vitesse, l’agriculture irriguée est condamnée“.

La pénurie d’eau affecte également les céréaliers qui ont enregistré cette année des rendements extrêmes faibles mêmes dans les régions les plus fertiles oû l’année dernière on avait récolté de 6 000 à 8 000 kg de l’hectare contre 2 000 kg cette année.

"Sans agriculture irriguée, dans la pratique, le secteur s'effondre et ne peut rien produire", a conclu Petkov.