La grande actrice bulgare Stoyanka Moutafova  (1922-2019) qui n’est pas descendue de la scène jusqu’à la fin de ses jours a  fait des études à l’Ecole théâtrale auprès du Théâtre national « Ivan  Vazov » de Sofia (1946-1947) mais elle s’est formée professionnellement  surtout au département théâtral de l’Académie des arts de Prague en 1947-1049.  Après s’être diplômée, Moutafova travaille quelques années au théâtre de Prague  avant de regagner son pays et de devenir partie intégrante de la troupe du  Théâtre national et un peu plus tard, cofondatrice du Théâtre satyrique.  

« La période tchèque » de la talentueuse actrice bulgare est l’un des moments le moins connu de sa biographie, indépendamment du fait que ce soit exactement en ce moment qu’elle fait ses pas les plus enthousiastes sur la scène.
Peu connu est également le fait qu’encore une dizaine de génies du théâtre bulgareacquièrent leurs compétences professionnelles également à l’étranger.
Avant le début du régime  communiste en Bulgarie en 1944, une grande partie d’entre eux font leurs études  ou suivent des cours de perfectionnement à Vienne, à Prague, mais aussi en  Grande-Bretagne, en France, en Allemagne. C’est ce que raconte sur radio  Bulgarie Ilko Ganev de l’Union des artistes en Bulgarie (UAB). Il est aussi l’un  des auteurs de l’album édité en  langues bulgare et anglaise intitulé « Les  cent visages du théâtre ». Ce livre rend hommage à d’émérites  créateurs qui ne sont plus parmi nous. 

En  Bulgarie les études théâtrales à cette époque ne sont pas supérieures. C’est  alors que naissait et faisait ses premiers pas l’école théâtrale, initialement  auprès du Théâtre nationale, mais par la suite, se transformant en Institut  supérieur d’études théâtrales. C’est pour cette raison que les acteurs bulgares  qui à ce jour s’étaient formés à l’étranger étaient retournés dans leur pays en  y apportant leur grande expérience. Il existe des témoignages selon lesquels  pendant les années 20 et 30 du XXe siècle les acteurs bulgares s’étant formés  dans d’autres pays avaient en effet « transféré » le théâtre européen  en Bulgarie… »  

Ce n’est guère par hasard non plus que la qualité des photos des acteurs de l’époque avait été identique à celle des modèles mondiaux – souligne IlkoGanev dont l’idée consiste à faire en sorte que le projet se transforme d’album photos en version papier en plateforme digitale basée sur le web.
Pour ce qui est de la stylistique des photos que nous présentons dans le livre, elle est tout à fait similaire aux anciennes photos, aux images vintage des acteurs hollywoodiens des années 20 du siècle dernier – ajoute Ilko Ganev. – On y arrive à l’aide du maquillage, des coiffures, des postures et de l’émanation des acteurs eux-mêmes. Les photographies ont été alors poétiques, magiques et contenant des éléments féériques.
La mémoire des plus grands  acteurs bulgares se doit d’une manière ou d’une autre d’aller au-delà du format régional et  d’être popularisée à l’étranger, pense le traducteur de l’édition en anglais  Sava Dragountchev.  

    
Le plus grand défi auquel nous devions faire face s’est avéré le travail de recherche. Ces cent acteurs avaient joué d’innombrables rôles dans de nombreux spectacles et avaient dû de ce fait synchroniser leur jeu avec une multitude d’auteurs et de titres de pièces en anglais. C’est un travail colossal car une partie de ces acteurs avaient joué des pièces qui à l’époque avaient été traduits à travers le russe ou bien à travers d’autres langues, ce qui les faisait résonner en anglais de manière assez « anarchique ».
« Les cents visages du théâtre » est la première édition de ce genre parue en Bulgarie. Elle contient plus de 500 photographies dont certaines sont publiées pour la première fois. Celles-ci sont conservées dans les archives de l’UAB, des plus grands théâtres de Sofia et à travers le pays, ainsi que proviennent de collection privées.
Photos : uba.bg
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