Environ 300 000 emplois ont été sauvés depuis le début de l’année grâce aux mesures et dispositifs convenus entre les partenaires sociaux de mars à octobre. Malgré cela, 103 000 postes ont été supprimés. Les plus touchés ont été et le sont toujours les personnes exposées au risque de pauvreté et d’exclusion sociale, or elles représentent 32% de la population. Ce taux range la Bulgarie à la première place de ce classement peu prestigieux en Europe. Ces données sont issues d’une étude de l’Institut de recherches sociales et syndicales de la Confédération des syndicats indépendants bulgares (CSIB) qui effectue ses recherches parallèles à celles de l’Institut nationale de la statistique (INS) sur les prix à la consommation et les coûts de la vie chaque trimestre.

Le groupe le plus grand des personnes en Bulgarie – environ 3 millions, est composé de ceux qui disposent de revenus dans la fourchette de 185-320 euros par membre du ménage au cours du dernier trimestre. Le nombre de ceux qui disposent de revenus en-dessous du seuil de pauvreté – 185 euros, a augmenté de 3% depuis le début de l’année. Il s’agit d’environ 2 millions de Bulgares qui touchent des rémunérations égales ou en-dessous du seuil de pauvreté. C’est dans l’hôtellerie et la restauration qu’on observe la plus forte baisse des salaires – de 45%, où plus de 30 mille emplois ont été supprimés depuis le début de la pandémie. Les revenus des salariés dans l’agriculture ont aussi chuté dans cette proportion.

Selon les données des syndicats, pour la vie décente d’un ménage de 4 personnes (deux adultes et deux enfants) il faut disposer en Bulgarie de 1 282 euros. Ces moyens seront dépensés pour couvrir les frais de nourriture, les frais courants pour l’habitation, les soins médicaux et les médicaments, l’éducation, le transport, les vacances, etc. Cela signifie que chaque membre du ménage à 4 doit disposer de 320.5 euros. C’est ainsi que sur cette base le président de la CSIB Plamen Dimitrov fait la conclusion suivante:

„Environ 68% des ménages en Bulgarie vivent avec des revenus totaux par personne en-dessous du niveau de survie et il s’agit de 2/3 des citoyens bulgares. Dans le même temps, le groupe des personnes vivant dans la précarité augmente de 200 mille individus par rapport au mois de décembre 2019.

Une étude établie dans les pays de l’UE mentionnée par la CSIB indique que la crise du Covid-19 a modifié le mode de travail et de vie dans tous les pays de l’Union. En effet, 44% des européens pratiquent le télétravail. La Bulgarie est au bout du classement pour cet indice avec à peine 26% de télétravailleurs. Selon Plamen Dimitrov, on observe déjà de nombreux risques en raison de la surcharge et les conditions de travail à la maison. « Il existe une tendance à l’autoexploitation et à la surcharge mais c’est quand même un moyen pour sauver des emplois là où cela est possible“ – explique le leader syndical.