Le Jour de l’An arrive en Bulgarie avec une jolie coutume qui date de la nuit des temps…Il s’agit du rituel dit sourvakané et de ceux qui s’y livrent – les sourvakari. Un groupe de jeunes gens ou d’enfants, arborant une branche de cornouiller décorée (la sourvatchka), présentent leurs voeux de santé, de prospérité et de longévité en fouettant avec une branche de cornouiller le dos de chaque membre de la famille. De nos jours, c’est plutôt une attraction amusante pour les enfants, car après le rituel du sourvakané on leur donne en cadeau une pièce de monnaie, des fruits, des noix, ou d‘autres friandises.
La décoration de la branche de cornouiller pour qu’elle devienne une magique sourvatchka diffère d’une région à l’autre de la Bulgarie. Et justement les spécimens les plus originaux peuvent être découverts du côté de Bourgas, sur la côte Sud de la mer Noire, dans l’Est du pays. Et les légendes des anciens sont là pour expliquer que les arbres sont divisés en deux grandes catégories, les Bons et les Mauvais. Et justement le cornouiller ferait partie des mauvais arbustes associés au Diable. Et pourtant son agilité et sa robustesse en ont fait avec le temps le symbole de la santé et de la longévité. Il plie mais ne rompt pas…comme dans la fable de La Fontaine…
Nous avons rencontré Plaména Kirova, conservatrice du Musée ethnographique de la région de Bourgas qui nous en dit plus :
„Pour faire la sourvatchka il faut absolument utiliser le cornouiller, car il est très robuste, résistant et solide et c’est le premier arbre qui fleurit au début de la Nouvelle Année. La branche peut être dépouillée, sobre ou dotée de plusieurs ramifications qu’on enroule sous forme de spirale, symbole de l’infini. Tout comme le cercle que les branches forment incarne l’unité et l’espace protégé…
La sourvatchka, c’est le symbole de la santé, la force, la résistance et l’abondance. D’où l’importance de ses décorations qui diffèrent d’une région ethnographique à l’autre. On décore la branche de cornouiller de fruits secs, de fils de laine multicolores, de menus objets ou friandises /perles de verroterie ou pop-corn/ qui symbolisent la santé et l’abondance. Et comme il s’agit de symboles, il faut utiliser que des produits naturels, comme par exemple des fils de laine, piments, haricots, pop-corn, papiers multicolores, etc. L’autre côté important de ce rite, ce sont les vœux. Ils sont nombreux, mais on souhaite toujours de la santé et de la richesse.
L’image de la sourvatchka est souvent associée à l’Arbre universel dont la couronne symbolise le ciel, le tronc – la Terre et les racines - le monde souterrain et invisible habité par le Mal et ses démons.
On attribue souvent à cette branche de cornouiller pas comme les autres des pouvoirs magiques, voire miraculeux. Et le chant des sourkakari a tout d’une bénédiction.
„Les premières branches de cornouiller n’avaient aucune décoration, poursuit son récit Plaména Kirova. Il suffisait juste d’enlever quelques feuilles ou excroissances sur la tige pour lui donner l’apparence d’une fleur. Les ornements sont arrivés par la suite, des fils de laine rouge mais aussi de couleur, des rubans, des glands, du pop-corn, des fruits secs, des haricots secs, des petits beignets, voire même une pièce d’or ou d’argent. Bref, la sourvatchka est devenue de reflet de l’agriculture et le fleuron de toute une région…”
La région de la Strandja /Bulgarie du Sud-Est/ a édicté toute une série de prescriptions sur le devenir de la sourvatchka, une fois le rituel accompli :
„En effet, une fois le rituel accompli, il ne faut pas garder la branche de cornouiller, ni la jeter tout simplement. Sa « destruction » fait l’objet d’un autre rituel avec des formules incantatoires et des vœux de fertilité, croissance et santé. Après avoir fait le tour des maisons et fouetté le dos des adultes, les jeunes jettent les sourvatchka sur le toit, au sommet d’un arbre ou dans la rivière. Mais attention, personne ne doit piétiner la branche magique…Et n’oublions pas, la branche de cornouiller n’a pas de pouvoirs magiques en elle-même, ce sont les enfants qui les lui confèrent…”
Photos : burgasmuseums.bg
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