« J’ai voté en me rendant clairement compte que nous ne choisirons jamais le gouvernement parfait, mais je pense que quand on exerce son droit de vote on peut ensuite demander des comptes aux nouvelles autorités. J’espère avoir voté pour le moindre mal ! », a dit pour Radio Bulgarie Petar Todorov, docteur en physique et spécialiste en informatique qui vit et travaille en France depuis 15 ans. Il ne s’attend pas à des changements radicaux dans le pays après le 11 juillet mais espère toutefois que la Bulgarie suivra le bon chemin.

Je pense que la question majeure, qui est également soulevée par nos partenaires de l'UE, est la question de l'État de droit. Parce qu'une société ne peut pas fonctionner normalement si le gouvernement ne traite pas tout le monde sur un pied d'égalité. Je pense que c'est un domaine qui ne fonctionne pas bien en Bulgarie et j'espère que le nouveau gouvernement commencera à réformer le système judiciaire. Je ne suis pas convaincu qu'après le 11 juillet, quels que soient les résultats, un gouvernement doit être formé à tout prix, car un tel gouvernement ne peut pas produire les réformes dont l'État a un urgent besoin.

Un gouvernement à tout prix ne sera qu’une simple répartition des postes, on arrivera à un blocage politique total. Un pouvoir de ce genre ne sera pas capable de sortir la Bulgarie de la crise et la mener dans la bonne direction. J’estime que la Constitution bulgare définit très précisément les fonctions et le rôle du cabinet intérimaire et garantit la stabilité de la gouvernance. Vous avez vu ce qui s’est passé en Israël où il y a eu plusieurs législatives pour finalement décider que le pays empruntera un nouveau chemin.“

Selon Petar Todorov, à l’heure actuelle la Bulgarie a un gouvernement qui fonctionne très bien. « C’est ce que prévoit la Constitution et je pense que si on devra convoquer de nouvelles élections et le pays poursuit son évolution dans la même direction ce sera une bonne chose pour tout le monde », résume en conclusion Petar Todorov.

Plaména Ténéva-Man espère toutefois que ces législatives seront les dernières cette année. Elle vit à Paris et y travaille en tant qu’ingénieur depuis 20 ans « J’espère que finalement nous aurons un gouvernement de coalition pour que la situation en Bulgarie se stabilise et que les gens soient tranquilles », confie-t-elle pour Radio Bulgarie. Bien que certains des Bulgares remettent en question le droit de vote des Bulgares de l’étranger, Plaména se sent heureuse d’avoir cette possibilité:

„Je reste une Bulgare, je voyage souvent dans le pays avec toute ma famille et il n’est pas impossible qu’un jour j’y retourne avec mon mari. La Bulgarie est une partie importante de ma vie.“

Notre compatriote de France met en relief certaines lacunes dans la législation électorale. « Maintenant nous ne votons que pour des partis et nous n’avons pas le droit à un vote avec préférences“ – dit-elle:

„Le mieux serait que nous, de la circonscription “Etranger”, ayons des listes avec nos propres candidats pour des députés pour lesquels voter. Je pense que cela sera raisonnable car il y a beaucoup de gens déjà qui voyagent et les Bulgares eux-mêmes se déplacent plus souvent à l’étranger. C’est pour cela qu’il serait bon d’avoir des députés connaissant les problèmes de ces Bulgares. Sinon, le changement est dans la bonne direction en ce qui concerne le nombre plus élevé des bureaux de vote qui nous permet de voter plus facilement. A Paris, nous, les Bulgares, nous sommes actifs quand il y a des élections. J’espère que cela ne sera pas nécessaire, mais s’il y a de nouvelles législatives, nous irons de nouveau voter“.

Version française: Vladimir Sabev