La Commission de régulation de l’énergie et des eaux (CREE) a expliqué ce phénomène par le rebond des prix sur les bourses européennes qui ont enregistré le mois dernier une hausse de 50% suite à la grande demande de gaz. De cette manière nous observons en Bulgarie la combinaison de trois crises – à la crise du coronavirus se sont ajoutées l’instabilité politique et la tempête énergétique. « Nous discutons sur ces sujets, nous sommes à la recherche de solutions. Le gouvernement intérimaire travaille pour que tous les usagers aient de l’énergie et que ses prix soient les meilleurs“ – a dit le premier ministre par intérim Stéphane Yanev.

Du soutien financier du business et le renforcement du contrôle sur le fonctionnement de la Bourse énergétique indépendante bulgare sont des mesures proposées par le gouvernement. En tant que mesure de compensation des prix élevés de l’énergie électrique pour le business le gouvernement propose de verser aux firmes 25 euros pour chaque mWh d’électricité consommée. Le montant de cette aide devrait atteindre 325 millions d’euros. „Ces deux derniers mois on enregistre en Bulgarie les prix les plus bas de l’énergie dans toute l’UE. Les prix de l’électricité pour les ménages seront conservés pendant au moins 3 mois », assure Ivan Ivanov, président  de la CREE.

En plus des mesures de réduction des prix de l’énergie pour le business, le gouvernement intérimaire envisage la mise en place d’un groupe de travail pour analyser les possibilités de construction de nouvelles centrales électriques nucléaires. Les débats sont avant tout politiques et non pas techniques mais sans un gouvernement régulier il sera impossible des prendre des décisions durables – avertissent des syndicalistes. C’est également un problème social très grave. La Bulgarie se range à l’avant dernière place dans l’UE pour le taux des travailleurs pauvres qui éprouvent des difficultés pour payer leur chauffage en hiver – selon des données d’EUROSTAT il s’agit de 40%. Pour sa part, le business insiste pour des solutions urgentes et applicables pour sauver l’emploi en tant que mesure pour faire face aux coups et à l’inflation ainsi qu’aux effets de la crise du coronavirus.

„Le coup le plus dur au niveau des prix a été enregistré fin juillet et début août quand les prix du mWh d’énergie ont atteint les 200 euros. Les industries gourmandes en énergie ne peuvent pas fonctionner avec des prix pareils car pour elles l’électricité est une matière première de base et un élément important des prix des marchandises et services qu’elles proposent. Il y a même eu des entreprises qui ont fermé car elles ne peuvent pas se permettre de telles pertes » dit Dobri Mitrev, président du Conseil d’administration de l’Union industrielle bulgare (UIB) en indiquant que les moments les plus difficiles pour le business sont attendus:

„Il s’agit des plus difficiles mois de l’hiver – jusqu’en mars. Je pense qu’avec 500 millions et même moins d’euros on donnera une gorgée d’air aux PME en Bulgarie. Si l’Etat prend des mesures, le business bulgare s’en tirera.“ 

Dans le contexte de la situation extraordinaire dans le monde, les observateurs en Bulgarie ont repéré un problème au niveau des exportations d’énergie électrique bon marché produite en Bulgarie ainsi que le retard qu’a pris la construction de la connexion gazière avec la Grèce qui pourrait fournir du gaz naturel bon marché d’Azerbaïdjan.

« Le gouvernement à l’heure actuelle n’a que des possibilités limitées car il manque le parlement. Mais il existe des mécanismes permettant de trouver des réserves et des économies » - estime Slavcho Neykov, président de l’Institut de management énergétique.

Version française: Vladimir Sabev

Edition: Guergana Mancheva