Dans un rapport publié en 2019, la Cour des comptes pointe du doigt plusieurs lacunes aussi bien dans la législation sur la préservation du patrimoine culturel que dans le suivi de cette préservation. Et pendant que les institutions se rejettent la responsabilité, nombre d’édifices tombent petit à petit en ruines et les villes bulgares perdent ce qui leur donne leur apparence particulière.
Mais l’espoir ne meurt jamais et il réside dans la bonne connaissance de l’histoire et l’état des édifices symbolisant des époques révolues. C’est ce qui peut déterminer une participation plus active des citoyens aux débats sur leur préservation, parce que les gens sont enclins à aimer et protéger les choses qu’ils connaissent.
« Notre mission est moins de travailler avec les institutions que de faire connaître la destruction de tels bâtiments, d’indiquer l’existence de ce problème. Nous espérons ainsi que les gens qui veulent porter atteinte à un tel site y renonceront », dit à Radio Bulgarie Vassil Makarinov, conservateur au Musée polytechnique de Sofia.
Malgré les efforts requis, c’est une tâche réalisable, comme le démontre le travail accompli par des gens comme Vassil. Réunis par leur amour du patrimoine architectural dans la fondation « Modernisme architectural bulgare », ils ont remporté une première victoire en empêchant la démolition du Terminal 1 de l’aéroport de Sofia, un spécimen important de l’architecture des années 40 du XXe siècle.
Vassil Makarinov et ses amis organisent des circuits de Sofia qui font connaître l’architecture des premières décennies du XXe siècle. Une autre possibilité de se transporter dans le passé est de visiter deux appartements qui ont conservé l’esprit de cette époque.
Il est difficile de dire combien d’autres logements habitables comme ceux-là existent encore. On peut cependant dire sans crainte de se tromper que leur nombre diminue : témoins les nombreux ornements, portes et meubles d’époque mis à la casse, signale Vassil Makarinov.
« Par la visite de tels intérieurs nous voulons montrer que même de nos jours il reste possible de vivre dans de tels espaces. Il n’est pas toujours nécessaire d’entreprendre des travaux d’envergure. Le propriétaire peut se charger de restaurer l’intérieur authentique, ce qui pourrait, entre autres, augmenter la valeur d’u tel bien immobilier », fait-il valoir.
Les trois amis font aussi des études de terrain dans le reste du pays. Ils prévoient notamment une visite de notre capitale maritime Varna début mai pour y examiner des édifices datant de l’entre-deux-guerres.
Version française : Christo Popov
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