Les entreprises du bâtiment en Bulgarie éprouvent de grosses difficultés à cause d’une pénurie de matériaux de construction sur les bourses nationales, notamment d’acier et de ses dérivés suite à la guerre en Ukraine, indique à la RNB Plamen Mihalev, président de l’Office régional de la Chambre des entreprises de construction de Stara Zagora. Il précise que depuis le 24 février, lorsque la guerre a éclaté, toutes les bourses bulgares ont interrompu leurs ventes de ces matériaux, qui sont importés d’Ukraine et de Russie.

« Tout ce qui est lié au métal fait actuellement défaut, il n’y a ni ventes, ni prix annoncés. On ne peut en acheter nulle part », résume Mihalev.

Les problèmes avec le coût des matériaux de construction ont commencé dès la fin de l’an dernier, lorsque leurs prix ont sérieusement grimpé à cause de la hausse du gaz et de l’électricité. La guerre en Ukraine ne fait qu’aggraver ce problème et si au début il ne concernait que les prix, il y a désormais aussi une pénurie de ces matériaux, notamment l’acier et ses dérivés : tôles, profilés, fer à béton.

« Une grande partie sont importés de Russie, comme produits finis ou comme ébauchages, et ces livraisons ont cessé », indique Plamen Mihalev en ajoutant : « Les aciéries en Bulgarie ont fermé et ont simplement vendu leurs stocks du moment. Il y a quelques jours on a vendu une petite quantité de fer à béton à 1050 euros la tonne, alors que le 23 février il se vendait aux alentours de 750 euros. »

« En ce qui concerne la Turquie, d’où nous importons une partie des matériaux, leurs stocks sont également épuisés pour autant que je sache, et leur gouvernement a décidé d’interrompre les exportations », poursuit Plamen Mihalev. « Cela touche même l’acier en provenance d’Europe, parce qu’une grande partie venait d’Ukraine et de Russie. En ce moment le problème concerne les métaux, mais tous les autres prix ont également augmenté. Par exemple le béton est en hausse de 20% depuis le début de l’année. Beaucoup de nos usines sont alimentées en gaz et si les prix du gaz et de l’électricité continuent de grimper, cela va se répercuter sur ceux des matériaux. »

Plamen Mihalev ne cache pas que cette incertitude est très préoccupante, parce que même si les combats en Ukraine prennent bientôt fin, cela ne signifie pas nécessairement que les livraisons vont reprendre. Il dit que la plupart des chantiers en cours continuent leurs travaux, mais que certaines entreprises ont déjà réduit leurs ventes et les investisseurs s’abstiennent de commencer de nouveaux chantiers. Des dépôts de bilan sont également à craindre. Le problème est général et se fera sentir sur des mois et des mois, conclut Plamen Mihalev dans son interview à RNB-Stara Zagora.

Edition : Eléna Karkalanova

Version française : Christo Popov