Pas un seul des partenaires de la coalition au pouvoir ne s’attendait guère qu’au moment si longuement attendu de l’actualisation de la Loi de finances, dans les conditions d’une forte crise économique qui s’annonçait, sorti de nulle part, le leader d’Il y a un tel peuple déclarerait qu’il retirait ses ministres du cabinet de Kiril Petkov et mettait fin à la coalition quadripartite.
Plus tôt dans la journée, les ministres du parti « Il y a un tel peuple » ont quitté la réunion du Conseil des ministres, « en raison du budget très mal structuré qu’a présenté le ministre des Finances Assen Vassilev », a tranché Trifonov. Cela indique selon lui que le premier ministre et le ministre des Finances ne parviennent pas à faire le nécessaire et que la coalition ne fonctionne pas, qu'elle agonise même.
Les raisons pour lesquelles la coalition n’arrive pas à fonctionner correctement sont deux – la politique menée à l’égard de la Macédoine du Nord, ainsi que le manque d’argent dans le trésor de l’État, a encore déclaré Trifonov.
La réaction du premier ministre Kiril Petkov n’a pas tardé. « "Former un gouvernement de la minorité est beaucoup mieux que de se laisser tordre les mains". C’est ce qu’a déclaré dans le cadre d’une conférence de presse le premier ministre Kiril Petkov après que Slavy Trifonov ait déclaré qu’il retirait ses ministres d’ITP et mettait fin à la coalition. « Nous ne dépensons pas un seul lev sans être contrôlés », a souligné Petkov. Celui-ci a précisé que que lors de la réunion du Conseil des ministres ce matin, dans le cadre duquel était examinée l'actualisation du budget, le ministre du Développement régional Grozdan Karadjov qui est du quota de l'ITP avait réclamé une augmentation sans précédent du budget de son institution de 1,84 milliard d'euros afin que ces derniers soient remboursés aux sociétés auditées ces quelques mois par le ministre de l'Intérieur Boyko Rachkov.
Les accusations réciproques des deux parties ont clairement montré qu’il n’existe pas voie qui puisse mener vers une réconciliation au nom du bien-être national.
Certains experts ont qualifié les actes de Trifonov de scénario habile dont le but serait d’augmenter son taux de confiance, ce qui lui permettrait d’obtenir de meilleurs résultats aux prochaines législatives anticipées. Il n’est cependant pas sûr si de telles élections seraient organisées dans la mesure où le premier ministre a déclaré sa détermination de poursuivre la gouvernance du pays grâce à un cabinet de la minorité et s’est adressé indirectement aux députés ITP qui penseraient différemment de leur leader.
« Aujourd’hui c’est le jour de la ligne de partage, vous pouvez choisir être du côté de la corruption, de la mafia, ou bien des gens qui puisent des ressources publiques rien que pour les empocher, ou bien faire preuve d’une position de principe car il s’agit de l’argent qui est le nôtre », a déclaré Pekov lors d’une conférence de presse extraordinaire à l’occasion de la déclaration de Slavy TYrifonov.
Il n’est toujours pas clair quels seraient ces 12 députés qui soutiendraient le gouvernement de la minorité, l’ITP se disant convaincu qu’ils ne seront pas des leurs. Il reste les députés GERB, MDL et « Renaissance », mais les lignes rouges entre ces derniers et « Poursuivons le changement » semblent infranchissables.
Depuis le début « Poursuivons le changement » ont été catégoriques pour dire qu’ils ne feraient pas de coalition avec GERB, ni avec le MDL. Il ne reste que le parti « Renaissance », mais leurs conditions pour participer à une éventuelle coalition au pouvoir et soutenir le gouvernement sont plus qu’inadmissibles.
A l’issue du Conseil de coalition qui s’est réuni tard dans la soirée d’hier et le soutien déclaré par les socialistes et la « Bulgarie démocratique » à l’égard du premier ministre, la tempête semble s’adoucir. La question qui se pose est également de savoir qui pourrait être à la tête du ministère des Affaires étrangères, quels seraient les ministres du Développement régional et des Sports.
Il est assez important de connaître le nom du ministre des AE car à ce jour, Guéntchovska défendait ardemment la position de principe de la Bulgarie au sujet de l’intégration européenne de la Macédoine du Nord. Est-ce qu’il en sera de même dans l’avenir, personne n’est en mesure de prétendre.
Version française : Nina Kounova
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