Lors d’une séance parlementaire à huis clos, l’Assemblée nationale a entendu le premier ministre sortant Kiril Petkov et les chefs des services spécialisés de sécurité au sujet de l'expulsion des 70 diplomates russes de notre pays.

Petkov a déclaré devant les députés que cette mesure était l'aboutissement d’un long processus, engagé en mars dernier, auquel ont pris part les services de sécurité. « L’idée qu’il s’agirait d’une décision unilatérale est la nième tentative de manœuvres politiques », a souligné devant des journalistes le premier ministre sortant.

Selon Dessislava Atanassova de GERB, Kiril Petkov aurait essayé de se cacher derrière « certains rapports et fonctionnaires du MAE ». A ses dires, aucun député de la salle plénière n’avait compris comment cette décision avait été prise.

La réaction du leader de « Renaissance » Kostadin Kostadinov a été similaire. Selon lui, ce soir les députés n’avaient entendu rien de concret.

« Moi personnellement, j’ai constaté que le travail avait été bien fait », a déclaré de son côté Christo Ivanov de la « Bulgarie démocratique » : « Il s’est avéré que cette information a été envoyée au MAE et c’est exactement l’institution qui, conformément à la pratique diplomatique, avait pris cette décision », a-t-il ajouté.

Les socialistes, un autre parti de la coalition au pouvoir, ont refusé tout commentaire concernant l’audition du premier ministre sortant qui s’est toutefois produite à leur demande.

Plus tôt dans la journée la présidente du parti socialiste Kornélia Ninova avait toutefois souligné que la décision d’expulser 70 diplomates russes risquait de provoquer une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Toujours ce soir, l’ambassadrice de la Fédération russe en Bulgarie Eléonora Mitrofanova a diffusé une spéciale vidéo dans Facebook dans laquelle elle déclare que le gouvernement de la Fédération russe se réserve le droit d’une réponse réciproque, voire asymétrique : « C’est fort dommage que le gouvernement bulgare essaye d’une telle manière de nous brouiller avec le peuple bulgare. Je pense qu’il ne réussira pas », ajoute Mitrofanova.