Imaginez que vous êtes au sein de la nature, à quelques kilomètres à peine du cœur de la grande ville...
C’est ce que nous offrent pour la seconde année de suite le parc Vrana et le spectacle de lumière "Sofia Lights" de l’équipe d’Urban Creatures qui crée depuis dix ans déjà des graffitis à grande échelle sur des façades d’HLM, organise des festivals et œuvre à un environnement urbain plus agréable à Sofia.
Du 1er au 8 septembre leur tout dernier projet Sofia Lights nous emmène loin du béton et nous plonge en pleine nature. L’organisateur du projet Yassen Guéchev reconnaît avoir du mal à décrire les installations de lumière, mais souligne qu’elles sont destinées à ceux qui recherchent le repos et la contemplation.
"Le mode de vie des gens a beaucoup changé ces dernières années. Leur lien fondamental avec la nature et le spirituel a été rompu et remplacé par un visionnement frénétique d’images en ligne. Et puis à un moment pendant la pandémie on s’est dit : ça suffit comme ça. Pour moi l’essentiel est ce que Sofia Lights n’est pas : ce n’est ni un spectacle, ni un mapping, ni une fête. C’est quelque chose de très méditatif, très personnel et nos créations sont perçues de façon très individuelle", dit Guéchev au micro de Radio Bulgarie.
Cette année Sofia Lights propose aux visiteurs du parc Vrana trois nouvelles œuvres : Mégalithe, Présence et Lucioles, ainsi que Les fils (liens) invisibles suite à l’immense intérêt suscité l’an dernier.
"Le parc Vrana, créé il y a 120 ans, continue d’être amoureusement entretenu jusqu’à nos jours. Il possède des vibrations exceptionnelles qui semblent suspendre le vol du temps. Nous utilisons la nature et cette énergie pour développer encore plus leur présence spirituelle avec nos œuvres."
Le parc lui-même est une œuvre remarquable de l’art paysagiste, apparue au début du XXe siècle comme un élément d’une résidence d’été des tsars bulgares Ferdinand Ier et Boris III d’une superficie totale de 140 hectares. Ses qualités artistiques ne le cèdent en rien aux grands parcs européens du XIXe siècle.
Le nom du parc vient de l’engouement du prince (à l’époque) Ferdinand pour l’ornithologie : on raconte qu’il doit son nom au premier oiseau arrivé au palais, qui était une corneille (vràna en bulgare). En 2001 Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha fait don de ce parc à la Ville de Sofia. On a recensé 821 espèces végétales dans le parc, dont certaines en voie de disparition.
"Il existe de nombreux clichés sur le sujet de la lumière. La lumière est une métaphore très forte du Bien, de Dieu, de l’Amour et en fait elle n’a pas besoin de briller d’un éclat très fort. S’il y a une lumière très faible à une centaine de mètres de nous, on la voit et j’aime bien cette métaphore pour notre vie actuelle. Les petites lumières du Bien se voient de très loin et c’est ainsi que nous considérons la lumière : elle n’a pas besoin d’éclairer partout, il suffit qu’elle existe et qu’on la voie de loin", conclut Yassen Guéchev.
Version française : Christo Popov
Photos : BGNES, sofialights.com, urbancreatures.bg, park-vrana.com, artsofia.bg
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