Elle est chinoise, 26 ans, étudiante en Sciences politiques à Birmingham, qui cherche à comprendre la démocratie et la dynamique politique en Bulgarie.
Depuis un an, Lin habite en Bulgarie, un singulier espace culturel. Elle étudie sur le terrain la vie politique et l’activité des partis avant les élections législatives en préparant sa thèse. C’est le hasard qui l’a amenée à s’intéresser à la Bulgarie avec laquelle elle est désormais étroitement liée. Après avoir eu son bac, la jeune femme a décidé d’apprendre une langue étrangère, c’est ainsi qu’elle s’est retrouvée parmi les étudiants de lettres bulgares à l’Université de Pékin. Ainsi, outre le cyrillique, elle a entendu parler du yaourt, l’essence de roses et la musique et les danses traditionnelles bulgares. Elle est arrivée en Bulgarie après une année d’études au Royaume-Uni pour explorer par la pratique ce qu’elle connaissait déjà en théorie : le quotidien et la culture bulgares.
“Les Bulgares plaisantent beaucoup. L’humour fait partie intégrante de votre vie. Même si celle-ci n’est pas facile et de mauvaises choses arrivent, vous n’arrêtez pas de rire,” raconte Lin. “On m’en avait parlé déjà en Chine. En outre, à la différence des Bulgares, les Chinois font des projets sur l’avenir proche ou lointain. Ici on vit au jour le jour,” ajoute-t-elle sur RNB Kardjali.
Elle a déjà eu l’occasion de visiter beaucoup d’endroits en Bulgarie. Elle admire le Rila et le Rhodope et adore le "patatnik".
Le plus souvent, elle se déplace en train.“J’inspecte les horaires, c’est ainsi que je décide où aller,” avoue-t-elle dans un bulgare impeccable. Ses voyages suivent souvent les événements politiques et les visites des chefs de file des partis ce qui lui permet de mieux connaître la vie politique bulgare et de s’immerger dans notre jeune démocratie.
“La démocratie bulgare me paraît très différente de celle du Royaume-Uni et des USA. Je trouve plutôt des points communs avec les démocraties d’Europe centrale et orientale et notamment la constante apparition de nouveaux partis. Grâce aux réseaux sociaux il est beaucoup plus facile d’attirer les gens. On se fie à une formation et le fait entrer au parlement par son vote. A mon avis, c’est une bonne chose pour faire valoir les nouvelles idées et les nouvelles personnes mais c’est ensuite que cela devient compliqué et j’y discerne les plus gros défis du système politique bulgare : les projets à long terme qui garantissent la stabilité font défaut. La majorité des problèmes ne peuvent pas être résolus en un seul mois, il faut du temps et de la cohérence, ” estime Lin Yuxiang.
Pendant son séjour en Bulgarie, elle sera le témoin de deux législatives (les prochaines élections anticipées étant fixées au 2 octobre) ce qui à son avis est le signe d’“une erreur” qui provoque une série de difficultés dans l’administration locale et la perspective de développement des régions. La politique extérieure est touchée par la même instabilité et l’incertitude repousse les investisseurs internationaux.
Quid de la 47ème Assemblée nationale bulgare qui a été dissoute en juillet ?
“Les groupes parlementaires étaient focalisés sur leurs opinions divergentes. D’après moi, il est beaucoup plus important et plus efficace de se concentrer sur les points communs quand il s’agit de trouver une solution à un problème quelconque,” fait elle observer en donnant un simple exemple : “on ne jette pas ses déchets dans la rue comme si on était de la droite ou de la gauche,” souligne-t-elle. Il faut tout simplement mettre ses déchets dans la poubelle. “Ce sont ces petites choses qui doivent amener à une réflexion. Il faut s’y appliquer et travailler ensemble,” fait son analyse cette future expert en politique qui aime collectionner les marrons d’Inde qui jonchent le sol à Sofia.
Dans quelques mois Lin Yuxiang retournera au Royaume-Uni pour terminer sa thèse. Quant à nous, il ne nous reste que l’espoir que l’automne qui viendra parsemer de châtaignes les rues de Sofia, nous apportera des idées optimistes comme celles de la jeune femme s’étant hasardée dans la réalité bulgare.
Edition : Vessela Krastéva (d’après l’interview réalisée par Radka Petkova, RNB Kardjali)
Version française : Maria Stoéva
Photos : RNB Kardjali, BGNES, archivesUne heure avant son arrivée au Japon pour le dernier marathon de nage libre du défi sportif "Oceans Seven", avec la traversée du détroit de Tsugaru, un tremblement de terre de magnitude 7.1 suivi d'un tsunami, a empêché le nageur bulgare Pétar Stoychev de..
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