La guerre en Ukraine, l’incertitude économique et l’inflation galopante influencent entre autres les revenus et le pouvoir d’achat. Alors que le gouvernement intérimaire, le patronat et les syndicats évoquent une éventuelle augmentation du SMIC, le secteur privé est confronté à une réévaluation de ses politiques des revenus de ses employés et de leur rémunération supplémentaire via divers types de bonus.
Peu d’entreprises ont prévu de gratifier leurs employés d’un bonus, qui se montera à un tiers du salaire, indique un sondage d’une agence de sélection de personnel réalisé parmi plus de 100 compagnies bulgares et étrangères dans des domaines comme les technologies informatiques, l’outsourcing, les télécommunications, les finances, le commerce et la production. Nadejda Vassiléva, membre de la direction de cette agence, précise :
"L’accent est mis sur la diversification des bonus de Noël. Le paiement d’une somme d’argent demeure, mais le montant de la somme est moindre. Cela est compensé par l’organisation de festivités et des distributions de cadeaux, y compris de bons d’achat."
Le sondage vise à attirer l’attention sur les problèmes des spécialistes de sélection du personnel quant à la motivation des employés et au manque de cadres qualifiés.
Selon Vassiléva les employeurs rivalisent d’inventivité pour garder leurs employés tout en leur donnant l’impression qu’on prend soin d’eux.
C’est le calme plat sur le marché du travail et les entreprises qui envisagent une réduction de leur personnel sont environ 14% d’après un sondage de la Confédération bulgare de l’Emploi. Les autres gardent leurs employés et dans certains cas en embauchent de supplémentaires, dit sur la RNB l’expert en ressources humaines Gueorgui Parvanov.
"Bien que personne ne sache ce qui nous attend, les changements qui se produisent sur les marchés mondiaux arrivent en Bulgarie avec un certain retard, de l’ordre de 3 à 6 mois. On escompte une bonne saison d’hiver, avec une montée des emplois saisonniers et la tendance à importer de la main-d’œuvre d’autres pays se poursuivra."
Parvanov énumère les secteurs économiques où la demande de main-d’œuvre sera selon lui la plus importante :
"Ce seront surtout des employés dans le secteur tertiaire, des employés d’entrepôt, des employés de bas niveau dans l’hôtellerie et la restauration. Je m’attends cependant à ce qu’il y ait bientôt une importation d’ingénieurs et de cadres moyens. Il est possible qu’un jour nos médecins et nos instituteurs soient aussi des étrangers."
En ce qui concerne les réfugiés ukrainiens et leurs possibilités de faire carrière en Bulgarie, Parvanov est sceptique que nous pourrons les y intéresser.
"Bien que plus de 300 000 réfugiés ukrainiens soient passés par notre pays depuis le début de la guerre, à peine 6 à 7000 ont trouvé du travail chez nous. C’est parce que la plupart sont des femmes qui ne parlent ni bulgare, ni anglais, juste russe et ukrainien. La seconde raison est que, comme elles l’avouent elles-mêmes, elles n’ont pas l’intention de rester longtemps en Bulgarie", explique Parvanov.
Edition : Yoan Kolev
Version française : Christo Popov
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