Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

Katérina Takova travaille sur un sérum pouvant diagnostiquer le coronavirus

La scientifique s’est vue décerner l’une des trois distinctions annuelles récompensant les « Femmes dans la science »

Photo: Annie Pétrova

Les femmes dans la science nécessitent encouragement et soutien, surtout quand en l’espace d’un seul jour elles doivent conjuguer les rôles de scientifique dévouée, mère attentive et bonne épouse. Une bonne motivation pour ces dernières sont notamment les distinctions « Les femmes dans la science » que la compagnie mondiale de cosmétique, de concert avec l’UNESCO décerne depuis déjà 12 ans à de jeunes scientifiques bulgares. 

Il y a quelques jours, cette distinction a été remise à la biologiste KatérinaTakova-Sakaliiska de l’Université de Pleven « Païssii de Hilendar ».

Le docteur Katérina Takova se pose pour objectif de créer un produit commercial destiné à diagnostiquer le Covid-19. Elle est stagiaire postdoctorale à la chaire « Physiologie des plantes et biologie moléculaire » de l’Université.

« Je fais partie de l’équipe chargée de la production d’importantes protéines virales sur la base des plants du tabac » – raconte-t-elle. – Et le projet pour lequel j’ai été distinguée est lié à la production de protéines de SARS-Cov-2 et permet de diagnostiquer des anticorps spécifiques contre le coronavirus. Nous nous trouvons au tout début de l’élaboration du produit mais avons déjà obtenu des résultats prometteurs et il est fort possible de pouvoir les rendre public dans le courant de l’année prochaine », précise le Dr Takova.

La scientifique espère qu’au fur et à mesure de l’avancée des recherches une quelconque compagnie biopharmaceutique pourrait s’y intéresser. Entre temps elle se sent encouragée par le fait que la science et le business en Bulgarie aillent de concert dans le domaine des innovations avec une orientation pratique. 

« Les scientifiques sont déjà à la recherche du business qui, de son côté, se tourne de plus en plus vers la science », ajoute-t-elle.

Katérina découvre cette opportunité en 2015 : « Je suis reconnaissante d’avoir alors rencontré une femme extraordinaire qui m’a aidée à m’orienter vers la science. Il s’agit de mon mentor, le Dr GuerganaZahmanova. »

Depuis, Katérina suit un programme de master en « Biologie moléculaire et biotechnologie », ce qui lui permet de se spécialiser dans l’université de la ville portugaise Algarve, et de travailler aux côtés des leaders du Centre de recherches scientifiques « John Innes » à Norwich, ainsi que de rédiger sa dissertation sur la physiologie des plantes, de devenir co-auteur de 7 publications, entre autres. Le Dr Tabakova souligne que ses succès sont surtout dus à « sa patience inconditionnelle » – une qualité purement féminine sine qua non si l’on veut travailler dans le domaine de la science.


Etant donné que dans le cadre de la cérémonie de remise des distinctions, on avait entendu à maintes reprises les propos selon lesquels « le Monde a besoin de science », voyons qui, d’après Katérina Takova est plus adapté aux changement – les scientifiques ou bien les politiques ?

« Je crois fort que le partenariat entre les scientifiques et les politiques est la meilleure stratégie possible car nous ne pouvons exister les uns sans les autres – répond-elle. – Nous bénéficions de différentes expertises, ce qui permet à chacun et à chacune d’entre nous d’y contribuer ».

L’école est-elle aussi partenaire des scientifiques et réussit-elle à inspirer les élèves à se consacrer à la science ?

« Il convient de souligner que pendant 4 ans j’ai été prof – indique le Dr Takova – Ce que j’y voyais m’avait beaucoup encouragée car je suis convaincue qu’une attention toute particulière est portée dans les écoles vers la science. Le ministère de l’Education et de la Science a mis en place une stratégie visant au développement des STEM centres qui se doivent de contribuer au renforcement de la culture scientifique dès le plus bas âge et j’espère que ce partenariat s’approfondira encore plus ».

Bien que bénéficiant de grandes chances de faire carrière scientifique à l’étranger, Katérina décide de rester en Bulgarie. « Entendre le bulgare à bord de l’avion m’inspire à œuvrer et à parfaire mes connaissances dans mon propre pays », déclare Dr Takova devant Radio Bulgarie. Elle dispose de tout ce dont elle a besoin pour déployer son potentiel. « Nous disposons de très bons scientifiques, de bonnes infrastructures et avons engagé des partenariats très prometteurs…On ne peut guère dire que nous repartons à zéro », est convaincue le Dr KatérinaTakova.

Version française : Nina Kounova

Photos : RNB, Diana Tsankova


Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Теodor Borisov, "Il grande lupo bulgaro" des marionnettes

Il insuffle vie aux marionnettes en bois. Et pourtant, c’est elles qui tirent les ficelles invisibles de sa vie. Il grande lupo bulgaro – c’est ainsi que les Italiens surnomment le marionnettiste bulgare Teodor Borisov. Il tient en effet à son..

Publié le 28/05/24 à 13:00

Par son art Phénix Varbanov veut se guérir et guérir le monde du lourd fardeau des guerres

Le peintre cosmopolite Phénix Varbanov est venu de Paris à Sofia pour y présenter son exposition "Courant d’arrachement" qui continue jusqu'au 31 mai. Son œuvre majeure est "Une goutte d’eau dans l’océan", mais le but de toute l’exposition est de..

Publié le 24/05/24 à 13:00

Grâce à son rebec, Dimitar Gougov réinvente la musique ethno, rock et classique…

Le rebec / gadulka en bulgare/, est un instrument à cordes proche de la vièle, associé surtout au folklore et à son passé. En effet, adapter cet instrument à l’air du temps et aux styles et interprétations modernes de notre..

Publié le 23/05/24 à 15:00