Les climatologues chez nous constatent des périodes de sécheresse de plus en plus longues, suivies d’orages et d’inondations faisant des victimes et des dégâts. Au sud de la Stara planina le climat devient progressivement méditerranéen, alors qu’au nord les terres fertiles se désertifient. La neige n’arrive que bien après Noël et nos ressources d’eau annuelles diminuent.

Le réchauffement climatique est-il déjà un fait ?

« Statistiquement nous observons effectivement une hausse des températures moyennes, mais c’est une tendance à l’échelle mondiale », répond le climatologue de l’Université de Sofia « Saint Clément d’Ohrid » Hristo Popov. « Il y a toutefois des différences régionales : à certains endroits, par exemple en Sibérie, la température augmente bien plus considérablement, alors qu’autour de l’équateur on observe plutôt une baisse. Au cours du siècle écoulé nous avons dans l’hémisphère Nord plusieurs périodes de températures plus élevées, alors que de 1961 à 1990 il y a eu un refroidissement. Nous vivons actuellement dans un climat dont les températures moyennes sont en hausse par rapport au stade précédent. »

Le climatologue confirme qu’en ce moment les températures sont plus élevées qu’à l’ordinaire, mais assure qu’elles deviendront hivernales vers la fin du mois.

« Les choses sont dues en partie aux changements climatiques. Une telle alternance de sécheresses et de pluies torrentielles suivies d’inondations a déjà été enregistrée aux cours des cent dernières années, par exemple dans la période 1931-1960, ainsi qu’entre 1928 et 1930. Ce n’est donc pas tellement atypique. Il s’agit plutôt d’un retour du système climatique à son fonctionnement d’une période antérieure que beaucoup de gens ont oubliée. »

En dépit de la comparaison rassurante à des périodes antérieures, Hristo Popov est convaincu que le réchauffement se poursuivra pendant les cent prochaines années. Et les écosystèmes les plus touchés seront les forêts, dit le maître de conférences Momtchil Panayotov de l’Université de Sylviculture.

« La Bulgarie est un des pays d’Europe du Sud et en fonction des modèles climatiques nous pouvons nous attendre à des changements assez désagréables : sécheresses plus fréquentes, vagues de chaleur en été, modification du régime des précipitations certains mois, hausse générale des températures. De tels extrêmes climatiques peuvent avoir un effet néfaste sur notre mode de vie. L’agriculture sera également touchée, mais dans son cas on a des moyens de réagir par l’irrigation ou le changement de cultures pour parvenir à une adaptation plus rapide. Dans les forêts, en revanche, l’adaptation se fait très lentement, car ce sont des systèmes multiséculaires et on ne peut pas introduire de nouvelles espèces d’arbres du jour au lendemain. »

Il y a cependant des choses qu’on pourrait faire dès maintenant : préserver les forêts existantes et en planter de nouvelles, réduire l’abattage des arbres, mieux planifier les activités en forêt et prendre des mesures pour préserver et utiliser plus efficacement nos ressources en eau au lieu de les gaspiller.

Edition : Diana Tsankova, sur des interviews de Tchavdar Zlatev de RNB-Stara Zagora et Yordanka Pétrova de RNB-Vidin

Version française : Christo Popov